Depuis la séparation de KHNP et de KEPCO en 2001, les deux entreprises n'ont pas défini clairement leurs rôles dans les exportations nucléaires. Le conflit a refait surface à propos des ajustements de coûts du projet de la centrale nucléaire de Barakah aux Émirats Arabes Unis, d’une valeur de plus de 697 M USD. Bien que les deux entreprises aient été dirigées par d'anciens hauts fonctionnaires du ministère du Commerce, les tensions internes, jusque-là contenues grâce à des liens personnels, refont maintenant surface. Un arrangement temporaire avait assigné l’Europe de l’Est à KHNP et l’Europe de l’Ouest ainsi que le Moyen-Orient à KEPCO, mais la question des rôles respectifs reste sans réponse.

Les tensions ont éclaté en 2009 lorsque KEPCO a obtenu un contrat de 13,9 Mds USD pour la construction de la centrale de Barakah. Bien que le projet se soit terminé en septembre 2023, les coûts ont augmenté de plus de 697 M USD, principalement en raison de la guerre en Ukraine. KHNP, responsable de la mise en service des réacteurs, a demandé à KEPCO de couvrir ces frais supplémentaires. Cependant, KEPCO, déjà fortement endettée, a exigé que les paiements soient d'abord garantis par le client des Émirats. Après des tentatives de négociation infructueuses, le conflit a repris le 19 février 2025 lorsque le PDG de KEPCO a publiquement rejeté la demande de KHNP, poussant cette dernière à envisager un recours à la Cour Internationale d'Arbitrage de Londres (LCIA).

Le conflit découle principalement d'une lutte de pouvoir sur les exportations nucléaires : KEPCO met en avant son savoir-faire pour obtenir des contrats internationaux, tandis que KHNP revendique son expertise technique dans le secteur de l'énergie nucléaire. Un expert du secteur a averti que, sans une répartition claire des responsabilités, le projet nucléaire tchèque de la Corée du Sud pourrait se retrouver confronté à des conflits similaires concernant les coûts à l'avenir.

Source : The Chosun Daily, 26 Février 2025