Selon la Korea Automobile & Mobility Association (KAMA), la Corée du Sud a produit 4 128 242 véhicules en 2024, enregistrant une baisse de 2,7 % par rapport à 2023. Il s'agit de son plus bas classement depuis 2019, où elle occupait également la septième place. Ce chiffre exclut la production à l'étranger de Hyundai Motor et Kia, deux des trois plus grands constructeurs mondiaux en volume.

En 2020, la Corée du Sud avait temporairement atteint la cinquième place en raison des perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales causées par la pandémie de COVID-19. Toutefois, elle est redescendue à la sixième place en 2022, après la reprise de l'Allemagne, puis a de nouveau chuté en 2024, dépassée par le Mexique, qui a produit 4,2 millions de véhicules. La production nationale a baissé de 6,5 %, atteignant 1 635 520 unités, son niveau le plus bas depuis 2013, tandis que la croissance des exportations a ralenti à moins de 1 %.

L’industrie automobile sud-coréenne avait atteint son apogée au début des années 2010, avec une production annuelle de plus de 4,5 millions d'unités. En 2011, le pays avait atteint un record avec 4,66 millions de véhicules produits, dont 3,15 millions exportés. Cependant, à mesure que les constructeurs nationaux ont étendu leur production à l’étranger, la production locale a chuté. En 2024, les exportations sont tombées à 2,78 millions d'unités.

En parallèle, la fabrication à l'étranger a continué de croître. L’usine de Hyundai en République tchèque, dont la capacité annuelle était de 230 000 véhicules en 2011, produit désormais 330 000 véhicules. Son site en Inde est passé de 600 000 à 750 000 unités, tandis que l'usine en Turquie a plus que doublé sa capacité pour atteindre 220 000 véhicules. Kia a également augmenté la production dans ses usines en Slovaquie et en Géorgie, et ses installations au Mexique et en Inde, en fonctionnement depuis la fin des années 2010, ont une capacité annuelle combinée de près de 800 000 unités.

Le nouveau Metaplant de Hyundai en Géorgie, lancé en octobre 2024 avec une capacité de 300 000 véhicules par an, suscite des inquiétudes supplémentaires concernant l'avenir de la production nationale. Le secteur automobile sud-coréen fait face à une pression croissante en raison des tarifs douaniers américains sur les véhicules importés, ce qui devrait affecter les exportations et affaiblir encore davantage la production locale. Les analystes de l'industrie préviennent que si les constructeurs continuent de déplacer leur production à l'étranger, en plus de la concurrence accrue de la Chine, la Corée du Sud pourrait avoir des difficultés à maintenir sa place parmi les dix premiers producteurs mondiaux d’automobiles.

Korea GM, qui exporte 95 % de ses véhicules, est particulièrement vulnérable aux politiques commerciales américaines. L’entreprise a produit près de 500 000 véhicules en 2024, en se concentrant sur les petites voitures pour General Motors, mais les analystes préviennent que les nouveaux tarifs douaniers sous l'administration de Donald Trump pourraient avoir un impact significatif sur ses opérations.

Les coûts de main-d'œuvre élevés et la politique de la semaine de travail de 52 heures en Corée du Sud ajoutent des difficultés à l'industrie automobile. À court terme, les droits de douane exerceront une pression supplémentaire, tandis qu'à long terme, l'influence croissante de la Chine sur les marchés développés affectera la production. De plus, si la production à l'étranger se développe, les fournisseurs locaux de petites pièces risquent de rencontrer des problèmes importants.

Source : The Chosun Daily, Mars 2025