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Secteur Tech et Services
Pays concerné
Belgique
Thématique
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La fintech franco-belge iBanFirst, spécialisée dans les paiements transfrontaliers, vient de signer sa première année complète de rentabilité, avec un EBITDA positif. Forte d’une croissance soutenue, elle entend désormais étendre sa présence à de nouveaux marchés européens.

L'année 2024 marque un tournant pour iBanFirst. Pour la première fois depuis sa création en 2013, la société basée à Bruxelles boucle un exercice complet avec un EBITDA positif, après avoir atteint la rentabilité opérationnelle fin 2023. Un signal fort pour cette fintech en pleine croissance, qui traite aujourd’hui plus de 2 Mds EUR de transactions chaque mois.

Avec un chiffre d’affaires de 65 M EUR, en hausse de 30 % sur un an, et un EBITDA de 7 M, iBanFirst confirme son modèle. Mais pour son fondateur et CEO, Pierre-Antoine Dusoulier, "au-delà de la rentabilité, ce qui compte, ce sont les revenus et leur taux de croissance", l’objectif étant clair : devenir le leader européen — voire mondial — des paiements internationaux pour les entreprises.

 

Un positionnement B2B bien défini

iBanFirst s’adresse principalement aux PME actives à l’international, qui n’ont pas les moyens de se doter de leur propre infrastructure de gestion des devises. Grâce à sa plateforme en ligne, la fintech leur permet d’effectuer des paiements transfrontaliers en temps réel à des taux compétitifs, en tirant parti des écarts de change (spreads) pour générer ses revenus.

Présente dans dix pays européens, la société sert aujourd’hui plus de 10 000 clients, avec le soutien d’une équipe de 350 collaborateurs. Elle bénéficie d’une licence d’établissement de paiement délivrée par la Banque nationale de Belgique, ce qui lui permet d’opérer dans l’ensemble de la zone euro.

 

Croissance externe et nouveaux marchés en vue

Pour soutenir son expansion, iBanFirst a levé 46 M EUR auprès d’investisseurs comme Elaia, Bpifrance ou encore Xavier Niel. En 2021, elle a franchi un cap supplémentaire avec l’entrée à son capital du fonds américain Marlin Equity, qui détient désormais 51 % de l’entreprise, valorisée alors à 200 M EUR.

Côté développement, iBanFirst ne cache pas ses ambitions. Après avoir racheté plusieurs acteurs européens — dont Cornhill International Payments (Royaume-Uni), Forexfix (Allemagne) et NBWM (Pays-Bas) —, la société prévoit d’ouvrir deux nouvelles géographies en 2025. Les pays visés ne sont pas encore dévoilés, mais il s’agira probablement de marchés de la zone euro, la Suisse et la Suède ayant été écartées.

 

Cap sur de potentielles acquisitions technologiques

Au-delà de l’expansion géographique, des acquisitions ciblées sont également à l’étude. Pierre-Antoine Dusoulier évoque des "dossiers intéressants autour de la blockchain ou de briques technologiques complémentaires", dans le but de renforcer encore l’expertise d’iBanFirst dans les paiements transfrontaliers.

Quant à l’avenir de son capital, des évolutions pourraient intervenir à moyen terme. Marlin Equity pourrait envisager une sortie après quatre ans de présence, d’ici fin 2025 ou 2026. Mais le fondateur se veut rassurant : "Moi, je suis là pour le long terme."

 

Source : "La fintech belge iBanFirst passe le cap de la rentabilité et vise de nouveaux marchés" de Xander Vlassenbroeck dans l'Echo (21 janvier 2025)