En Colombie, les entreprises EdTech, qui allient technologie et éducation, connaissent une croissance fulgurante, redéfinissant les modalités d’apprentissage et concurrençant de plus en plus l’enseignement traditionnel. Face à une demande croissante de formations flexibles, rapides et accessibles, ces plateformes attirent des millions de Colombiens en quête de compétences directement applicables sur le marché du travail. 

Avec plus de 180 entreprises recensées, la Colombie se positionne comme le troisième pays d’Amérique latine en nombre d’EdTech, derrière le Brésil et le Mexique. Des plateformes comme Platzi, Ubits ou Torre Academy se distinguent par leur capacité à proposer des formations en ligne adaptées aux besoins professionnels, souvent à moindre coût, voire gratuitement. Platzi, par exemple, revendique près de 4 M d’utilisateurs, tandis qu’Ubits se spécialise dans la formation en entreprise. 

Les EdTech offrent une alternative crédible à l’université, notamment grâce à des certifications reconnues dans des domaines en forte demande comme la programmation, l’analyse de données ou la cybersécurité. Le rapport Global Skills Report 2024 de Coursera souligne que les compétences les plus recherchées incluent Python, SQL et l’intelligence artificielle générative, dont les cours ont connu une hausse de 659 % en Colombie. Des formations comme « Ingénierie de prompts pour ChatGPT » ou « IA générative pour tous » illustrent cette tendance. 

L’accessibilité, la personnalisation de l’apprentissage et l’intégration de technologies innovantes comme la réalité virtuelle ou la gamification sont autant d’atouts qui séduisent un public varié. En moyenne, les utilisateurs colombiens de ces plateformes ont 33 ans, sont autant des femmes que des hommes, et près de la moitié suivent les cours depuis leur téléphone mobile. 

Si les universités colombiennes proposent également des programmes de formation continue, elles sont désormais confrontées à un défi : adapter leur offre pour rester compétitives face à ces nouveaux acteurs. L’enjeu est de taille, car dans un monde professionnel en constante évolution, la valeur d’un diplôme tend à s’effacer au profit de compétences concrètes et actualisées. 

Source : El Espectador, 20 mars 2025, par Luz Karime Abadía Alvarado.