Quelle est l’activité de votre entreprise ?

Camille DEFRANCE : Blanchet est une entreprise qui fabrique des emballages et packagings en bois léger, pour les produits de la mer et le secteur de l’alimentaire essentiellement, mais nous pouvons également répondre aux besoins d’autres secteurs d’activité tels que la cosmétique. Nous proposons une large gamme de produits, de la bourriche simple en bois déroulé aux packagings personnalisés en bois contreplaqué. Nous avons également la capacité de concevoir des produits « sur mesure » puisque nous disposons d’une cellule R&D au sein même de Blanchet, qui accompagne nos clients pour des études de projets d’emballages spécifiques. Nous pouvons également étudier des solutions de présentoirs, des PLV, des supports de communication et des petits objets publicitaires (goodies). Nous assurons également l’impression des packagings bois en interne grâce à nos 2 ateliers d’impression intégrés (sérigraphie en numérique).

Françoise BOUILLON : Blanchet, existe depuis plus de 70 ans. Nous avons grandi, évolué, mais toujours dans le métier de l’emballage bois et à partir de la Normandie. Très attachés à l’innovation, Blanchet s’est aussi engagé dans une démarche de développement durable depuis plus de 15 ans. Outre notre matière première en bois de peuplier qui est biosourcée, nous avons aussi toujours essayé d’allier la qualité à l’écoresponsabilité dans notre travail et pour nos clients. Nos labels et certifications en attestent. Nos emballages sont en peuplier PEFC (gestion durable de la forêt) et notre site d’impression sérigraphique est labellisé Imprim’Vert (utilisation d’encres aqueuses, à l’eau), par exemple.

Depuis quand travaillez-vous à l’export ? Quel a été l’élément déclencheur de votre démarche à l’international ?

Françoise BOUILLON : Nous sommes à l’export de façon volontariste depuis une quinzaine d’années. L’élément déclencheur a été le développement des produits de la mer à l’international, avec le salon « Seafood » notamment.

Camille DEFRANCE : Nous travaillons effectivement à l’export avec beaucoup de clients historiques puisque Blanchet a participé à son premier Seafood, à Bruxelles, en 2008. Il s’agit de la première fois où l’équipe commerciale a exposé sur un salon international. Aujourd’hui, nous participons à plusieurs salons internationaux et depuis 2 ans, à l’édition du Seafood de Boston.

Comment avez-vous identifié et prospecté vos marchés cibles ? Avez-vous rencontré des obstacles lors de votre prospection à l’étranger ?

Camille DEFRANCE : C’est plus difficile de conquérir les marchés étrangers que les marchés français avec une communication plus complexe et le facteur culturel à prendre en compte. Jusqu’à présent, nous avons centré nos efforts sur l’Europe (Pays-Bas, Irlande, Belgique…) et plus récemment vers l’Amérique du Nord. Il a fallu s’implanter, effectuer un travail de fond, comme avec la Hollande par exemple. Les délais de transformation de nos démarches commerciales se sont allongés. Il faut donc être persévérant. Cela finit par porter ses fruits, mais il faut être patient, rigoureux dans le suivi des dossiers de prospection.

Françoise BOUILLON : Nous sommes une PME et nous n’avons pas les moyens d’un grand groupe. Nous rencontrons forcément des limites et des contraintes : dimension de l’équipe, logistique, système de distribution, relais sur place… sans oublier la COVID qui a marqué un temps d’arrêt sur ce développement export. Mais nous sommes performants et nous sommes capables d’exporter sans souci au Canada et aux États-Unis. Cependant, nos projets de développement à l’export peuvent parfois prendre plus de temps que prévu. Des dispositifs très intéressants comme le VIE, dont nous avions échanger avec Team France Export Normandie, sont pour le moment trop complexes à mettre en place pour nous.

Comment avez-vous surmonté ces difficultés ?

Françoise BOUILLON : Dans notre stratégie volontariste de développement export, nous avons bénéficié du soutien très actif de la Région Normandie. Cela fait plusieurs années que nous travaillons avec l’AD Normandie. Cela a été pour nous une opportunité très importante.

Vous avez bénéficié d’un accompagnement proposé par l’AD Normandie (Impulsion Export / Panorama...). Comment cela vous a permis d’accélérer votre démarche à l’export ?

Camille DEFRANCE : Pour les salons internationaux, nous exposons sous pavillon Normandie Taste France avec l’AREA, au Seafood de Barcelone depuis 4/5 ans. Nous sommes également sous pavillon Normandie pour le SIRHA et pour le SIAL.

Françoise BOUILLON : En accélérateur de visibilité et en soutien financier, c’est très important pour nos actions de long terme. Le dispositif régional Impulsion Export est pour nous essentiel. C’est un facilitateur énorme. Ça nous a permis de gagner en visibilité beaucoup plus rapidement. Sur le terrain, nous effectuons des tournées pour rencontrer nos prospects et clients (Pays-Bas, Irlande, Canada). Ce programme de prospection est soutenu par le dispositif Impulsion Export. Ce qui est essentiel, c’est d’allier la polyvalence, l’adaptabilité de nos équipes et le soutien régional.

Camille DEFRANCE : C’est important de se sentir épaulé. Cet accompagnement est déterminant pour nous puisque nous restons une structure de taille modeste.

Comment avez-vous été accompagnés par Team France Export Normandie ?

Françoise BOUILLON : Nous avons toujours un soutien très éclairant. Nous nous rencontrons une fois par an minimum avec notre interlocuteur de Team France Export Normandie, et nous passons en revue les différents dispositifs qui pourraient nous aider. Si nous rencontrons des difficultés sur un pays, nous pouvons bénéficier de conseils et d’accompagnement. Pour notre PME, c’est donc essentiel : cela nous a aidé à lever une partie de nos freins. Pour nous, entre l’AD Normandie et Team France Export Normandie, cela a été un accompagnement « 5 étoiles » avec de l’écoute, de la disponibilité…Nous sommes bien accompagnés en Normandie.

Avez-vous bénéficié d’autres dispositifs pour votre projet (assurance export/garantie...)

Françoise BOUILLON : L’accompagnement a été centré sur le développement commercial et le marketing, mais, chez Blanchet nous travaillons avec une assurance prospection BpiFrance. Cela nous permet de nous renseigner et d’assurer lors d’opérations commerciales à l’export notamment…

Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui souhaite exporter ?

Camille DEFRANCE : Être accompagné ! C’est un véritable soutien, de sentir que nous sommes épaulés, de savoir que nous avons des aides, quelle que soit leur forme. Ça donne confiance, c’est sécurisant. Être persévérant, parce que le travail finit toujours par porter ses fruits. Il faut se renseigner sur la culture du pays du territoire visé, les pratiques. Avant de se lancer, il est nécessaire de bien réfléchir et de bien cibler. Tout est subtil sur le marché que l’on souhaite conquérir.

Françoise BOUILLON : On s’inscrit dans un temps long, pas un « One shot » à l’export. Chez Blanchet, nous avons toujours été convaincus qu’il ne faut pas attendre d’être fragilisé pour se diversifier. Malgré les aides et les accompagnements, l’export consomme beaucoup de moyens, et de plus en plus. Il faut développer l’export quand la situation de l’entreprise est saine et qu’elle dispose des moyens nécessaires. Les notions de temps longs et de moyens sont très importantes parce que nous allons « semer parfois 2/3 ans » avant de récolter.

Camille DEFRANCE : 2/3 ans, c’est un minimum, car c’est parfois plus long et c’est parfois difficile de savoir à l’avance le délai de retour, mais il y en aura forcément.

Françoise BOUILLON : Par exemple, cette année, c’est pour nous la 2ᵉ édition du Seafood Boston. Il faudra peut-être une troisième participation pour savoir si nous transformons ou pas l’essai. Ce sont donc des budgets, qui même aidés, restent très importants.

Site web de Société Blanchet : https://www.blanchet-sa.com/fr