Les fondamentaux
L’agriculture au Cameroun reste un secteur clé de l’économie, en contribuant à plus de 20% du PIB et en employant plus de 60% de la population active. Les performances de ce secteur sont variables d’une année à une autre selon les filières.
Au cours de la saison 2024/2025, la filière cacaoyère a enregistré une production record de 309 518 tonnes, soit une augmentation de 13 % par rapport à la saison passée. De plus, la transformation a connu une hausse de 27,7 % (109 431 tonnes transformées localement).
Les exportations de bananes ont enregistré une légère augmentation de 1,8 % fin 2024 (210 686 tonnes). En dehors de ces deux grandes cultures d’exportation, le gouvernement camerounais et les investisseurs continuent de mettre des moyens financiers, techniques et matériels pour accroître la production d’autres cultures, comme les céréales (maïs, mil, sorgho, etc…) des oléagineux (palmier à huile), des légumineuses et des fruits et légumes.
Un plan intégré d’import substitution agro-pastorale et halieutique a été mis en place par le gouvernement pour une période de 3 ans, y allouant une enveloppe globale de 2,286 M EUR.
Opportunités pour l'offre française
La plupart des projets agricoles financés par les bailleurs de fonds au Cameroun sont arrivés à terme. Demeurent :
- Le programme de développement des chaînes de valeurs agricoles de la Banque Africaine de Développement, d’un montant de 115,081 M EUR cible les trois filières agricoles (ananas, palmier à huile et banane plantain).
- Le Projet de Développement de la Chaîne de Valeur du Riz (PDCVR) de la Banque Islamique de Développement, lancé avec un financement initial de 187 M EUR, vise à développer 7 000 Ha de surfaces irriguées, produire 6 000 T/Ha, créer 253 000 emplois, et réduire les importations pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. La BID a accordé un prêt de 1,786 M EUR à l’IRAD sur la filière riz, pour lui permettre de fournir des semences de bonne qualité aux coopératives productrices.
- Le PADFA II (Projet d’appui au développement des filières agricoles), financé par le FIDA (prêt de 47 M USD), le gouvernement (8,7 M USD), l’AFD (5 M EUR), pour construire 4 entrepôts de stockage, dont 2 dédiés aux oignons.
- Les partenariats financiers de soutien aux PME agricoles (SFI avec Afriland First Bank ; garantie ARIZ Proparco avec Advans)
Source :
CAPEF, BAD, BID, UE, MINADER, CIRAD, AFD, Proparco (28/08/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
- Fourniture de semences potagères ;
- Transfert de technologies en matière de production de semences ;
- Fourniture, production et commercialisation d’intrants agricoles (engrais et pesticides) ;
- Transformation locale de produits agricoles.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
L’ensemble de ces initiatives s’inscrit dans le cadre du plan triennal intégré d’import-substitution (Piisah), qui vise à réduire la dépendance du Cameroun vis-à-vis des importations alimentaires et à assurer une meilleure alimentation de la population. Ce plan ambitieux prévoit d’importants investissements pour aménager de nouvelles terres cultivables, moderniser les équipements agricoles et développer les infrastructures de stockage et de commercialisation.
Malgré ces avancées, le secteur agricole camerounais reste confronté à de nombreux défis. La mécanisation des exploitations, la formation des producteurs, l’amélioration des infrastructures routières et l’accès au crédit sont autant de chantiers qui nécessitent des investissements conséquents.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
- Les agro-industries qui produisent du coton, de la banane, et du palmier à huile ;
- Les importateurs distributeurs d'intrants agricoles ;
- Les importateurs distributeurs de machinisme agricole ;
- Les écoles et universités de formation aux métiers agricoles ;
- Les ONG et porteurs de projets locaux ayant été sélectionnés par les différents programmes financés par les bailleurs de fonds ;
- Les banques et établissements de microfinance finançant des projets agricoles au Cameroun.
La réglementation spécifique
En 2024, 17 réformes agropastorales ont été adoptées pour améliorer l’environnement des affaires dans le secteur rural, dont la loi N°2024/008 sur les forêts et la loi N°2024/018 sur la médecine traditionnelle et l’usage des plantes médicinales cultivées localement.
Le corpus législatif propre aux cultures végétales comprend :
- La convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) révisée en 2017 ;
- Le décret n° 2012/280 du 27 juin 2012 règlementant la production, la certification et la commercialisation des semences, et l'utilisation des engrais ; suite à la loi de 2011 encadrant les coopératives agricoles et les GIC au Cameroun (fondée sur l’Acte Uniforme OHADA).
- Le décret n° 2005/118 du 15 avril 2005 fixant les conditions d’homologation et de contrôle des produits phytosanitaires
Niveau de taxation
Avec la mise en place de l'Accord de Partenariat Economique UE-Cameroun, les exportations de semences, d'engrais ou matériel agricole françaises sont désormais exonérées de taxe douanière (depuis août 2024).
Elles étaient auparavant taxées à hauteur de :
- Code HS 100510 : semences de maïs (5 % de droit de douane / 2 % de droit de sortie / 0,5 % de taxe de contrôle de conditionnement) ;
- Code HS 3101 : engrais ( 5 % de droit de douane / 2 % de droit de sortie) ;
- Code HS 870110 : motoculteurs (exonérés de taxes).
Source :
Minader, Ohada, FAO, Access2Markets de l'Union européenne, Investir au Cameroun (28/08/2025)