Les fondamentaux
Le marché colombien de la sécurité et de la défense est vaste et structuré, combinant la défense nationale, la sécurité publique et une sécurité privée en forte croissance. Le pays reste confronté à des menaces sécuritaires persistantes : groupes armés résiduels, narcotrafic, criminalité urbaine et cyberattaques.
La défense est pilotée par le ministère éponyme avec un budget annuel de plus de 11 Mds USD, dont 1,2 Md USD alloué aux achats stratégiques. Les besoins portent sur les communications sécurisées, la surveillance des frontières, la cybersécurité, les véhicules blindés, les radars et les drones ISR.
La sécurité publique mobilise des solutions de vidéosurveillance, d’alerte précoce, d’interopérabilité radio, ainsi que des technologies d’analyse prédictive pour les grandes villes.
Enfin, la sécurité privée emploie plus de 410 000 agents, encadrés par la Superintendencia de Vigilancia. Elle représente un marché estimé à 2,2 Mds USD (2023), incluant les verticales définies ci-après : gardiennage, transport de valeurs, contrôle d’accès, cybersécurité, détection électronique, services intégrés et centres de contrôle.
Ce triptyque crée un environnement propice à l’entrée de solutions étrangères robustes, notamment européennes, combinant haute technologie, cybersécurité, intégration logicielle et accompagnement long terme.
Opportunités pour l'offre française
Les opportunités sont nombreuses pour les entreprises françaises dans la modernisation des systèmes de communication sécurisés, la surveillance frontalière, la cybersécurité des infrastructures critiques, les C4ISR, et la sécurité urbaine intelligente. Le ministère de la Défense prévoit des appels d’offres pour drones tactiques, radars mobiles, modernisation des systèmes radio et cybersécurité militaire.
Les grandes villes (Bogotá, Medellín, Cali) cherchent des partenaires pour leurs centres de contrôle intégrés, systèmes vidéo intelligents (CCTV + IA), contrôle d’accès biométrique et plateformes de gestion de crise.
La croissance du secteur privé ouvre aussi des débouchés pour la biométrie, la protection des données, les services managés (SOC) et les technologies embarquées pour véhicules de sécurité. Les dispositifs de co-développement, de formation et de transfert de technologie sont particulièrement valorisés par les autorités.
Source :
Business France, Procolombia (22/07/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les autorités colombiennes attendent des solutions modulaires, interopérables, souveraines et résilientes, notamment dans les domaines de la cybersécurité, des communications sécurisées, des systèmes C4ISR, de la vidéosurveillance intelligente, de la biométrie et des drones tactiques autonomes.
L’expertise recherchée inclut : gestion des menaces hybrides, traitement massif des données (IA, analyse comportementale, fusion multisource), cybersécurité embarquée, cryptographie, simulation tactique, supervision centralisée.
Les solutions intégrant formation locale, maintenance sur site, transfert de technologie ou capacité à évoluer en milieu tropical sont fortement privilégiées. Une attention croissante est portée à l’intégration des technologies civiles avancées (dual use), à la sobriété énergétique et à la cybersécurité certifiée.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Les projets de sécurité et de défense en Colombie sont soumis à des exigences environnementales croissantes. L’ANLA (Autorité nationale des licences environnementales) peut exiger des évaluations d’impact pour les systèmes de surveillance ou d’infrastructure situés en zones sensibles (forêts, parcs, zones rurales).
Les projets doivent respecter la Loi 1931/2018 sur le changement climatique et la résolution 1407/2018 sur la gestion des déchets électroniques, particulièrement pour les équipements électroniques et batteries.
Les marchés publics intègrent désormais des critères de durabilité : faible consommation énergétique, maintenance écoresponsable, retraitement des composants. Des certifications environnementales (ISO 14001, critères ICONTEC) sont de plus en plus exigées dans les appels d’offres liés à la sécurité.
Source :
MinAmbiente (22/07/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Le marché colombien de la sécurité exige une approche institutionnelle structurée, associant diplomatie économique, présence terrain et compréhension fine des circuits d’achat publics. Il est recommandé de s’adosser à des partenaires locaux disposant d’homologations officielles et d’un accès aux grands donneurs d’ordre (MinDefensa, MinIntérieur, Police nationale, grandes mairies).
Une offre packagée, combinant intégration technologique, conformité réglementaire, veille sécuritaire et support long terme, renforce la crédibilité commerciale. Le succès repose sur la capacité à négocier en direct, à sécuriser les agréments techniques, et à inscrire son offre dans une logique de coopération bilatérale ou multilatérale.
La réglementation spécifique
Les fournisseurs étrangers opérant dans les secteurs de la sécurité et de la défense doivent se conformer à un cadre strict : autorisations du Ministère de la Défense, conformité aux normes NTC-ISO/IEC, et enregistrement auprès de la Superintendencia de Vigilancia pour les solutions de sécurité privée.
Les exportations vers les forces armées nécessitent un permis de commerce d’armes ou d’équipements sensibles, en accord avec la Loi 1090/2006. La Loi 1621/2013 encadre l’accès aux données sensibles et impose des exigences sur la protection de l’information. Les appels d’offres exigent souvent une homologation technique préalable, notamment pour les systèmes critiques ou les communications tactiques.
Niveau de taxation
L’accord commercial UE–Colombie exonère la majorité des équipements européens de sécurité et de défense de droits de douane, sous réserve de certificat d’origine EUR.1. La TVA locale est de 19 %, sauf pour certaines entités publiques exemptes (forces de police, armée, collectivités).
Les entreprises implantées en zone franche bénéficient d’un impôt sur les sociétés réduit à 20 % (précédemment 35 %) et d’exonérations douanières sur les équipements importés. Les projets déclarés d’intérêt national ou financés par des bailleurs internationaux peuvent bénéficier d’un régime fiscal préférentiel.
Des incitations existent aussi pour les projets intégrant innovation, durabilité ou transfert de technologie, notamment via la Loi 2099/2021. Une stratégie douanière bien construite est clé.
Source :
DIAN (22/07/2025)