Les fondamentaux
Le Portugal possède 10 aéroports dont 4 aéroports internationaux : Lisbonne (Humberto Delgado), Porto (Francisco Sá Carneiro), Faro et Madère. Lisbonne reste le plus grand hub du pays, suivi de Porto. La gestion des 10 infrastructures est assurée par ANA – Aeroportos de Portugal, détenue depuis 2013 par Vinci Airports, concessionnaires de tous les aéroports portugais jusqu’en 2062.
Face à la hausse importante du flux de passagers, en 2019 et en 2020, les aéroports de Porto et de Lisbonne avaient réalisé de grands investissements pour augmenter leur capacité. Jusqu'en 2019, le trafic de passagers a connu une hausse régulière, proportionnellement à la croissance du tourisme. Cette année-là, les aéroports portugais avaient atteint un record avec près de 60 millions de passagers, dont 30 millions à Lisbonne. Comme partout, le trafic avait fortement chuté en 2020, en raison des restrictions liées au Covid-19 (la baisse avait atteint près de 70 % par rapport à 2019), mais il a repris à partir de 2022, avec un retour progressif des touristes. Fin 2023, il a atteint un nouveau record avec plus de 67 millions de passagers (soit +19% par rapport à 2022).
Face à la saturation récurrente de l’aéroport de Lisbonne (projet d’un nouvel aéroport en discussion depuis 50 ans), en mai 2024, le Gouvernement portugais a finalement acté la décision d’implanter un nouvel et unique aéroport lisboète à Alcochete, sur un terrain de la Force des Armées. Baptisée du nom de Luís de Camões, la nouvelle infrastructure aura, dans un premier temps, une capacité de 90 à 95 mouvements par heure (38 actuellement) et devrait être opérationnelle à l’horizon 2034-2039.
Opportunités pour l'offre française
L’aéroport actuel de Lisbonne (Humberto Delgado) devra maximiser sa capacité opérationnelle afin de répondre à la demande croissante et moderniser le système de trafic aérien. ANA (Vinci Airports) devra réaliser d’importants investissements, dont le montant n’a pas encore été fixé. A noter que sa fermeture est prévue lorsque le nouvel aéroport sera en fonctionnement.
Le nouvel aéroport de Lisbonne qui prévoit la construction de 2 pistes, représentera un investissement global de 8 à 9 Mds EUR et un délai de réalisation de 10 à 15 ans. Le seul développement du projet devrait durer près de 3 ans : plusieurs rapports devront être élaborés (étude d’impact environnemental, rapport technique, financier, etc.). ANA travaille d’ores-et-déjà sur un premier rapport (High Level Assumption Report).
A noter qu’il est également prévu de construire de nouvelles infrastructures pour aménager les accès au nouvel aéroport :
- Une troisième traversée du Tage rodo-ferroviaire entre Chelas et Barreiro (coût estimé à 2,2 Mds EUR) ;
- La construction de la ligne à grande vitesse vers Madrid qui reliera les deux capitales à 3 heures de distance (coût estimé : 3,9 Mds EUR).
Source :
Expresso, Transportes & Negócios, IMT, Jornal de Negócios, Service Economique, ANA, Ministère des infrastructures et du logement. (30/10/2024)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
L'accès pour les entreprises françaises au secteur aéroportuaire portugais reste relativement facile. Afin d’envisager de se positionner sur ce marché et faire face à la concurrence locale, les entreprises françaises doivent favoriser des partenariats avec des acteurs locaux (bureaux d’études, entreprises de BTP, etc.), notamment pour suivre les appels d’offres portugais et pour la pérennisation d’un courant d'affaires. L’implantation locale doit être également une option à privilégier.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
La réglementation du secteur aéroportuaire au Portugal est largement influencée par des directives européennes.
L’ANAC - Autorité Nationale de l’Aviation Civile - supervise le secteur aéroportuaire et garantit la conformité aux normes de sécurité, de performance et d’environnement, ainsi qu’aux règlements européens. Elle joue également un rôle clé dans la régulation des tarifs des services aéroportuaires.
Réglementation environnementale :
En raison de la préservation de l’environnement, des restrictions spécifiques existent. C’est le cas du projet d'un nouvel aéroport à Lisbonne qui a rencontré des obstacles liés à l'impact sur les zones environnantes, protégées pour leur biodiversité.
Niveau de taxation
Le contrat de concession entre l'État et l'ANA prévoit le partage des revenus en deux tranches égales au 31 mars et au 30 septembre suivant la fin de chaque année de concession. Ce partage est de 1% du revenu brut de la concession des aéroports nationaux entre la 11e et la 15e année, passant à 2% jusqu'à la 20e année, à 3% jusqu'à la 25e et à 4% jusqu'à la 30e. Le pourcentage des recettes à reverser aux caisses de l'État passera également à 5% entre la 31e et la 40e année, puis à 10% à la cinquantième année de concession.
Source :
Expresso, Transportes & Negócios, Jornal de Negócios, Service Economique (30/10/2024)