Les fondamentaux
Le Portugal possède 10 aéroports dont 4 aéroports internationaux : Lisbonne (Humberto Delgado), Porto (Francisco Sá Carneiro), Faro et Madère. Lisbonne reste le plus grand hub du pays, suivi de Porto. La gestion des 10 infrastructures est assurée par ANA – Aeroportos de Portugal, détenue depuis 2013 par Vinci Airports, concessionnaires de tous les aéroports portugais jusqu’en 2062.
Face à la hausse importante du flux de passagers en 2019 (60 millions de passagers), les aéroports de Porto et de Lisbonne avaient réalisé de grands investissements pour augmenter leur capacité.
Après la forte diminution du trafic due à la pandémie, le retour des touristes s’est amorcé en 2022, atteignant rapidement les niveaux de fréquentation de 2019, soit environ 60 millions. Les années suivantes ont enregistré des chiffres records avec plus de 67 millions de passagers en 2023 (+19% par rapport à l’année précédente) et 70,4 millions de passagers en 2024 (+5% par rapport à 2023), l’aéroport de Lisbonne en accueillant plus de la moitié.
Face à la saturation récurrente de cette infrastructure, la décision d’implanter un nouvel et unique aéroport à Alcochete (rive sud du Tage), sur un terrain de la Force des Armées, a été actée en mai 2024. Après avoir remis un rapport initial au Gouvernement portugais en décembre 2024, ANA doit maintenant soumettre une proposition formelle (conception, financement, exploitation) d’ici début 2028 pour une prise de décision définitive.
Opportunités pour l'offre française
La construction du nouvel aéroport de Lisbonne implique également la réalisation de divers projets majeurs d’infrastructures connexes. Face à la saturation croissante de l’actuel aéroport, des efforts sont en cours pour optimiser sa capacité opérationnelle dans les prochaines années. L’objectif est de passer de 38 à 45 mouvements par heure, avec une augmentation du nombre de passagers de 35 à 45 millions par an. En parallèle, des travaux de modernisation du système de gestion du trafic aérien sont envisagés. ANA devra assurer ces investissements, dont le montant total reste à préciser. À noter que l’aéroport actuel devrait être désactivé dès que le futur aéroport entrera en service.
Le projet du nouvel aéroport de Lisbonne prévoit la construction de deux pistes (un investissement estimé à 8,5 Mds EUR et un délai de réalisation de 10 à 15 ans) et comprendra également la mise en place d’importantes infrastructures de connexion, parmi lesquelles :
- La construction d’une troisième traversée du Tage entre Chelas et Barreiro (coût estimé à 2,2 Mds EUR) ;
- Le développement de la ligne à grande vitesse Lisbonne-Madrid (investissement évalué à 3,9 Mds EUR).
Source :
Transportes & Negócios, IMT, Jornal de Negócios, Ana, Ministère des Infrastructures et du Logement, Service Economique. (17/08/2025)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
L'accès pour les entreprises françaises au secteur aéroportuaire portugais reste relativement facile. Afin d’envisager de se positionner sur ce marché et faire face à la concurrence locale, les entreprises françaises doivent favoriser des partenariats avec des acteurs locaux (bureaux d’études, entreprises de BTP, etc.), notamment pour suivre les appels d’offres portugais et pour la pérennisation d’un courant d'affaires. L’implantation locale doit être également une option à privilégier.
La réglementation spécifique
La réglementation du secteur aéroportuaire au Portugal est largement influencée par des directives européennes, mais elle comporte aussi des spécificités locales, notamment en matière de gestion des infrastructures, des règles environnementales et de sécurité.
L’ANAC - Autorité Nationale de l’Aviation Civile - supervise le secteur aéroportuaire et garantit la conformité aux normes de sécurité, de performance et d’environnement, ainsi qu’aux règlements européens. Elle joue également un rôle clé dans la régulation des tarifs des services aéroportuaires.
Conformité européenne et internationale : les règles de sécurité sont alignées sur les normes de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) et de l’Agence de l’Union européenne pour la Sécurité Aérienne (EASA).
Niveau de taxation
Le contrat de concession entre l'État et l'ANA prévoit le partage des revenus en deux tranches égales au 31 mars et au 30 septembre suivant la fin de chaque année de concession. Ce partage est de 1% du revenu brut de la concession des aéroports nationaux entre la 11e et la 15e année, passant à 2% jusqu'à la 20e année, à 3% jusqu'à la 25e et à 4% jusqu'à la 30e. Le pourcentage des recettes à reverser aux caisses de l'État passera également à 5% entre la 31e et la 40e année, puis à 10% à la cinquantième année de concession.
Source :
Transportes & Negócios, Jornal de Negócios, Service Economique, ANAC. (17/08/2025)