Les fondamentaux
Le marché colombien des travaux publics englobe l’infrastructure routière, ferroviaire, portuaire, aéroportuaire et urbaine. En 2024, le pays a investi environ 15 Mds USD en CAPEX public, soit près de 4,5 % du PIB, pour moderniser et étendre ses réseaux. Les priorités incluent la rénovation de 4 200 km de routes, l’expansion de trois lignes ferroviaires stratégiques (Medellín–Buenaventura, Bogotá–Cali, Ciénaga–Puerto) et l’agrandissement des ports de Barranquilla et Buenaventura.
Les projets d’envergure sont souvent menés via des partenariats public-privé (PPP), avec l’Agence Nationale des Infrastructures (ANI) au pilotage. Les investissements se concentrent également sur la modernisation de 42 aéroports régionaux pour renforcer la connectivité intérieure. Les programmes de construction urbaine intègrent désormais des composantes durables : pistes cyclables, tramways, mobilités douces, et projets de revégétalisation.
Le secteur est desservi par un écosystème d’entreprises locales, de consortiums internationaux et de PME spécialisées en génie civil, équipements lourds, matériaux, ingénierie environnementale, contrôle qualité et logistique. Le cadre réglementaire s’articule autour du Plan National de Développement 2022–2026, du Code de la Construction et des directives de l’ANI.
Opportunités pour l'offre française
La France peut se positionner sur les segments à forte valeur ajoutée : transports urbains durables (tramways, régio-trains, bus électriques), ingénierie ferroviaire, infrastructures résilientes (ouvrages d’art, digues, tunnels) et aménagements urbains verts. Les projets à Bogotá, Medellín, Barranquilla et Cali offrent un terrain propice à des partenariats publics-privés.
L’intégration du BIM, des solutions de mobilité connectée, et des matériaux à faible empreinte carbone ouvre des perspectives pour les entreprises françaises positionnées sur ces créneaux. Les appels d’offres de l’ANI, des villes et départements intègrent désormais des critères de durabilité, traçabilité et innovation, favorables aux opérateurs expérimentés sur ces exigences.
Source :
Business France (22/07/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les projets publics colombiens exigent de plus en plus des solutions intégrant BIM de niveau 2 ou 3, des outils de jumeaux numériques, ainsi que des technologies de monitoring intelligent des ouvrages. Les compétences en modélisation hydrologique, analyse du cycle de vie, et matériaux écoperformants (bétons recyclés, enrobés tièdes, systèmes de végétalisation intégrée) sont particulièrement valorisées.
L’expertise attendue concerne aussi la gestion énergétique des équipements urbains, les infrastructures adaptatives au changement climatique (zones inondables, chaleur urbaine), ainsi que les systèmes de cybersécurité pour les réseaux critiques (transports, feux intelligents, capteurs). La capacité à combiner performance technique, sobriété carbone et acceptabilité sociale est désormais incontournable.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
La réglementation impose que tout projet d’infrastructure publique intègre un Plan de gestion environnementale (PMA) conforme aux exigences de l’ANLA ou des autorités régionales. Depuis 2022, la résilience climatique, la compensation écologique et la gestion des ressources hydriques sont obligatoires dans les appels d’offres.
Les projets doivent intégrer une évaluation d’impact environnemental (EIE), un plan de gestion des déchets de chantier et des mesures de contrôle de la qualité de l’air et du bruit. Des critères de performance énergétique, d’analyse du cycle de vie et de mobilité durable sont désormais requis dans les contrats liés à la mobilité ou à l’espace public.
Source :
MinAmbiente, ANLA, DNP (22/07/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Les partenariats avec des entreprises colombiennes d’ingénierie ou de construction déjà accréditées auprès de l’ANI ou des municipalités sont essentiels. Les consortiums franco-colombiens sont favorisés dans les grands appels d’offres, notamment pour les projets de mobilité ou d’infrastructure urbaine.
Une implantation locale, même sous forme de bureau de représentation, améliore la crédibilité. L’approche privilégiée est technique et collaborative, avec démonstration de solutions sur site, formation, et capacité à s’adapter aux spécificités réglementaires et budgétaires du marché public colombien.
La réglementation spécifique
Les marchés publics en Colombie sont régis par la Loi 80 de 1993 et ses décrets d’application, qui définissent les conditions de passation, d’exécution et de contrôle. L’ensemble des appels d’offres est centralisé sur la plateforme SECOP II, avec des critères obligatoires de capacité technique, financière et juridique.
Des normes locales précisent les exigences en matière de conception, résistance sismique, accessibilité, et sécurité au travail. L’utilisation du BIM est de plus en plus exigée dans les projets majeurs. Des mécanismes alternatifs, comme les APP, permettent de structurer des projets à grande échelle avec cofinancement privé.
Niveau de taxation
Les entreprises impliquées dans les travaux publics en Colombie sont soumises à un impôt sur les sociétés de 35 %. Les prestations de services et la fourniture de biens sont assujetties à une TVA de 19 %, sauf cas d’exonération (zones franches, coopération internationale). Les entreprises étrangères sans présence locale doivent désigner un représentant fiscal.
Les contrats publics peuvent inclure une retenue à la source de 2,5 à 10 % selon la nature de la prestation. Une entreprise française peut bénéficier des avantages de la convention fiscale entre la France et la Colombie pour éviter la double imposition. Des incitations fiscales existent pour les projets intégrant des technologies vertes ou en zones prioritaires.
Source :
Colombia Compra Eficiente, DIAN, TLC UE-Colombia (15/07/2025)