Les fondamentaux
Le transport ferroviaire et les systèmes urbains constituent une priorité stratégique du ministère turc des Transports et des Infrastructures. En 2025, 50,1 % du budget ministériel devrait être alloué au secteur ferroviaire, qui a déjà bénéficié de 60,2 Mds USD d’investissements entre 2003 et 2024. Entre 2003 et 2023, ces efforts ont permis d’éviter l’émission de 7,6 millions de tonnes de CO₂.
En 2024, le réseau ferroviaire turc s’étend sur 13 919 km, dont 11 668 km de lignes conventionnelles et 2 251 km de lignes à grande vitesse. Parallèlement, 12 municipalités métropolitaines sont dotées de systèmes de métro, de tramway ou de LRT, représentant un total de plus de 1 015 km de voies urbaines.
Sur le plan international, la Turquie joue un rôle clé dans le corridor central de l’Initiative "Belt and Road", notamment depuis l’inauguration de la ligne Bakou-Tbilissi-Kars (76 km) en 2017. Grâce à cette infrastructure, le trajet entre la Chine et l’Union européenne ne prend plus qu’une douzaine de jours. Le premier train de fret reliant la Chine à l’Europe via ce corridor a été lancé fin 2019.
Dans le cadre de la libéralisation du marché ferroviaire, l’entreprise publique TCDD a été réorganisée en 2017 en deux entités : TCDD, en charge de la gestion des infrastructures, et TCDD Transport, l’opérateur ferroviaire national. Les appels d’offres sont généralement séparés entre les travaux d’infrastructure (incluant ingénierie et construction) et le matériel roulant. Les entreprises turques dominent le marché des infrastructures, sauf dans les cas nécessitant une expertise technique de niche.
Chiffres du secteur
13 919 km
Réseau ferroviaire 2024
17 300 km
Réseau ferroviaire 2028
28 600 km
Réseau ferroviaire 2053
Opportunités pour l'offre française
Infrastructures : Les objectifs gouvernementaux pour le réseau ferroviaire national sont la modernisation du réseau existant (doublement des voies, signalisation, électrification), la construction des voies rapides et le développement des lignes à grande vitesse. Les travaux en cours concernent la construction des lignes à grande vitesse et de voies rapides dont l’électrification et la signalisation de ces dernières.
Matériel roulant :
- Fourniture d’ingénierie, d’équipements ou de sous-ensembles pour les producteurs locaux ou étrangers implantés localement.
- À la suite de la libéralisation du marché et de l’apparition d’opérateurs de trains privés : vente ou location de matériel (locomotives, wagons).
- Solutions innovantes : connectivité, Wifi, systèmes CCTV, ATS, PIS/PAS dans les trains et les métros.
Le développement du réseau implique également la construction ou le réaménagement de gares mais aussi de stations de tramway et de métro impliquant des achats de services et d’équipements (design, information voyageurs, surveillance...).
Source :
TCDD, DDGM, ministère des Transports, TurkStat
(04/08/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Il existe de nombreux financements des IFI pour le développement des transports urbains ferroviaires. Les industriels et les producteurs turcs exportant notamment en Europe ont la volonté de réduire leur empreinte carbone ce qui devrait les amener à privilégier le fret ferroviaire, à terme. De plus, le développement du transport multimodal, intégrant le ferroviaire est au cœur des investissements des ports en Turquie.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
La responsabilité sociétale et environnementale des entreprises en Turquie est un sujet qui monte en puissance, sous le triple effet de la demande des marchés extérieurs, de la mise en place de réglementation verte des pays importateurs mais également de la conscience accrue des consommateurs turcs.
Le respect exigé des normes environnementales (eau, recyclage ...) et sociales (travail des enfants, travail des femmes) par leurs clients européens pousse les fournisseurs turcs à investir dans le domaine.
Le pacte vert de l’Europe et son projet de loi sur la taxe carbone à la frontière est un sujet impactant pour les industries exportatrices turques. Dans ce cadre, la BERD fournit d’ailleurs un soutien au développement du marché du carbone en Turquie alors que le pays souhaite atteindre la neutralité carbone en 2053.
Labels et certifications
Les grands groupes locaux communiquent désormais sur leur RSE (responsabilité sociétale des entreprises), avec la mise en avant de projets verts concernant le process de production ou le soutien à des projets externes.
Source :
TCDD, DDGM, ministère des Transports, TurkStat
(04/08/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Nécessité d’avoir au moins un agent commercial bien introduit auprès des constructeurs locaux ou des entreprises de transport.
Avoir un partenaire industriel local pour la production ou l’assemblage en Turquie sera un critère prioritaire auprès des donneurs d’ordre turcs.
Il est conseillé de participer aux évènements rassemblant la profession comme le Eurasia Rail, salon biennal à Istanbul, le plus important événement du secteur, la 11e édition ayant eu lieu du 18 au 20 juin 2025 ou encore le Rail Industry Show, salon biennal à Eskisehir.
La réglementation spécifique
Matériel roulant : les appels d’offres en matériel roulant comportent généralement des clauses de production locale, le plus souvent d’au moins 51 %.
Niveau de taxation
La Turquie est dans une union douanière avec l’Europe depuis 1996 et n’applique pas de droits de douane sur les produits industriels importés. Le taux de TVA est de 20 %.
Source :
TCDD, DDGM, ministère des Transports, TurkStat
(04/08/2025)