Les fondamentaux
La taille du marché est estimée à 16,6 Mds EUR en 2023.
Le Japon a adopté les produits laitiers relativement tardivement, le régime alimentaire traditionnel tournant plutôt autour des produits à base de soja (tofu, natto, etc.).
L’occidentalisation des mœurs a amené progressivement les Japonais à consommer des produits laitiers. La croissance de la consommation de produits laitiers est lente et régulière, même si elle reste en dessous du niveau des pays occidentaux.
Parallèlement à cette hausse de consommation de produits laitiers, le Japon reste historiquement dépendant de ses importations de ressources agroalimentaires et notamment en produits laitiers. Les importations couvrent ainsi 60 % des besoins alimentaires du Japon sur une base calorique et le taux d’autosuffisance pour les produits laitiers est évalué à seulement 27 %.
En effet, la ferme standard japonaise a une faible surface et productivité, avec un grand nombre d'exploitations familiales, à l'exception de la grande île d'Hokkaido au nord du pays : la surface de cette dernière permet un autre type d'agriculture et d'élevage et représente ainsi plus de 50 % de la production laitière japonaise. La production laitière a touché son plus bas historique en 2017 provoquant une réorganisation de la filière, avant de repartir à la hausse, Elle s’est établie à 7,29 millions de tonnes en 2023.
Exportations françaises par catégorie
Opportunités pour l'offre française
L'année 2023 marque une progression des exportations françaises et un nouveau record historique au global.
- Le beurre français a plus que jamais le vent en poupe et profite notamment du développement de la BVP : à 20,3 M EUR (+ 20 %) les exportations françaises ont été multipliés par 11 en 10 ans.
- Les ingrédients laitiers : la France a longtemps été un fournisseur de lactosérum au Japon. Depuis 2022, elle est aussi devenue un fournisseur significatif de caséine et en 2023, elle a exporté pour 13 M EUR d’albumine devenant ainsi le 5e fournisseur du Japon (et ce malgré le recul de l’importation globale de 25,1 %). La belle image du lait français au Japon et les besoins de l’importante industrie transformatrice japonaise donnent de belles perspectives pour la France.
- Le fromage : la France garde une belle image et cela reste notre principal produit laitier à l’export vers le Japon – il convient toutefois de faire plus de promotion/éducation, en favorisant notamment le mariage avec les vins, en regard du dynamisme des produits italiens et de la promotion agressive des produits japonais qui deviennent une alternative crédible pour le consommateur.
Source :
GTA – S&P Global, BusinessFrance (25/06/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Il existe une innovation purement technologique en produit laitiers. Les lactobacilles font l'objet depuis longtemps d'une recherche abondante par les groupes japonais. On note plus spécifiquement une attirance toujours plus grande pour les produits santé en raison du vieillissement de la population et de l'épisode du Covid-19.
En 2023, dans l’enquête Consumer Lifestyle d’Euromonitor, le groupe des consommateurs cherchant spécifiquement des produits/ingrédients santé dans leur nourriture est passé de 21 % à 27 %. Parallèlement, la part des consommateurs prêts à payer plus pour des produits santé progresse.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Il existe une réglementation pour les produits biologiques au Japon : le label JAS, pour Japanese Agricultural Standard. Le bio reste toutefois considérablement limité au Japon de par les coûts, particulièrement pour les produits laitier/animaux (où il existe une équivalence avec les systèmes australiens et américains depuis 2021).
L’Europe n’a pas d’équivalence pour les certifications de produits animaux, à la différence des Etats-Unis, Canada, Suisse et Australie et la négociation entre l'UE et le Japon est toujours en cours en 2024.
Labels et certifications
Les produits européens d’origine animale contenant plus de 5 % d’ingrédients d’origine animale (exemple : fromage, yaourts…) ne peuvent actuellement pas obtenir la certification JAS Organic par équivalence.
Ainsi, la seule voie pour être autorisé à apposer le logo JAS Organic et revendiquer la mention « yuki » ou organic est de faire certifier de nouveau le produit à la norme japonaise
Source :
ministère de l’Agriculture, Euromonitor (25/06/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il existe un certain nombre d’importateurs spécialisés dans les fromages de spécialité. Le Japon dispose ainsi de plusieurs chaînes spécialisées en fromage faisant également l’importation.
Les commodities type lactosérum (petit lait) et produits spécialisés, utilisés par les grands transformateurs comme Meiji (chocolat) sont traités selon les cas par des importateurs spécialisés et généralistes telles les maisons de commerce « sogo shosha ».
De manière générale, il est très difficile de changer de partenaire au Japon : il est souhaitable de bien étudier le profil des prospects et d'avoir une discussion en profondeur sur leur activité.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le secteur laitier est particulièrement protégé par des droits de douane élevés et des contingents tarifaires.
L’original du certificat sanitaire doit systématiquement accompagner les produits laitiers.
Les produits laitiers suivants font l’objet d’un examen par la quarantaine animale : la crème, la poudre de lait, le petit lait, le beurre, le fromage, tout produit contenant de la lactalbumine ou du petit lait concentré, lait cru.
Le bénéfice des tarifs privilégiés de l’accord APE entre U.E. et Japon demande de respecter certaines conditions faute de quoi le tarif OMC s'appliquera. Les dispositions habituelles concernant les produits alimentaires s'appliquent.
Niveau de taxation
- TVA : 8 % pour les produits alimentaires vendus dans le circuit off-trade ; 10 % si vendus dans le circuit on-trade.
- Droits de douane : Avant l’APE, les produits laitiers faisaient traditionnellement partie des produits importés les plus axés, et les droits de douane pouvaient atteindre jusqu’à 40 % de la valeur CIF.
L’accord UE-Japon (APE) a permis d’obtenir de nombreuses concessions même si ces produits font toujours l’objet d’importantes protections : dans la plupart des cas, les éliminations de droits interviennent dans un contingent limité et attribué aux seuls produits européens, au terme d’un calendrier de plusieurs années et uniquement aux importateurs ayant obtenu une allocation du contingent. Par exemple sur le code fromage 040610.020 les droits sont à 12,6 % dans une limite de 23 900 tonnes en 2024.
Source :
BusinessFrance, Europa.Eu (25/06/2024)