Les fondamentaux
La taille du marché est estimée à 15,1 Mds EUR en 2024.
Le Japon a adopté les produits laitiers relativement tardivement, le régime alimentaire traditionnel tournant plutôt autour des produits à base de soja (tofu, natto, etc.).
L’occidentalisation des mœurs a amené progressivement les Japonais à consommer des produits laitiers. La croissance de la consommation de produits laitiers est lente et régulière, même si elle reste en dessous du niveau des pays occidentaux.
Parallèlement à cette hausse de consommation de produits laitiers, le Japon reste historiquement dépendant de ses importations de ressources agroalimentaires et notamment en produits laitiers. Les importations couvrent 60 % des besoins alimentaires du Japon sur une base calorique et le taux d’autosuffisance pour les produits laitiers est évalué à seulement 27 %.
En 2024, le nombre d’exploitations laitières au Japon a chuté à 11 900, soit une baisse de 5,6 % par rapport à l’année précédente, en raison du vieillissement des producteurs et des difficultés économiques. Cette tendance à la réduction du nombre de fermes s’inscrit dans un contexte structurel : la ferme japonaise moyenne reste de petite taille et peu productive, avec une forte prédominance d’exploitations familiales.
Une exception notable est l’île de Hokkaido, au nord du pays, qui bénéficie de surfaces agricoles plus vastes et d’un modèle d’élevage plus intensif. Elle représente désormais plus de 50 % de la production laitière nationale. Après un creux historique en 2017, la production laitière japonaise a amorcé une reprise progressive. Elle s’élevait à 7,35 M de tonnes en 2024.
Pays fournisseurs en valeur
Exportations françaises par catégorie
Opportunités pour l'offre française
L'année 2024 marque une évolution dans les besoins de l’industrie agroalimentaire japonaise et un réajustement des prix.
- Le beurre français confirme sa place de choix (20,7 M EUR, +2 %). Il maintient un niveau élevé et s’inscrit dans une dynamique de long terme, reconnu pour sa qualité et son image premium.
- Le fromage reste le principal produit laitier français exporté vers le Japon, porté par une image de qualité et de tradition bien ancrée. Tendance à la baisse amorcée en 2021 qui se confirme, nécessité de promouvoir le mariage avec les vins, face à la concurrence italienne et japonaise.
- Les ingrédients laitiers : la France, historiquement fournisseur de lactosérum, s’est imposée sur la caséine et l’albumine (5ᵉ fournisseur en 2023). L'année 2024 marque un net repli (-80 % en valeur des exportations d’albumine), mais la demande reste structurellement forte, portée par le vieillissement de la population et l’intérêt pour les protéines à haute valeur ajoutée.
- Les peptones et dérivés protéiques affichent une croissance dynamique de +33,2 % à 11 M EUR, traduisant un repositionnement vers des ingrédients industriels plus spécifiques.
Source :
GTA – S&P Global, BusinessFrance (03/07/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
En 2024, l’innovation dans les produits laitiers au Japon poursuit sa trajectoire, portée par une demande croissante pour des produits santé. Les yaourts à boire ciblant des bénéfices comme l’amélioration du sommeil ou la réduction du stress, gagnent en popularité, en réponse aux attentes d’une population vieillissante et soucieuse de son bien-être. Cette tendance s’accompagne d’une hausse des dépenses sélectives pour des produits de qualité, notamment les yaourts et les laits fermentés. En 2023, dans l’enquête Consumer Lifestyle d’Euro monitor, le groupe des consommateurs cherchant spécifiquement des produits/ingrédients santé dans leur nourriture est passé de 21 % à 27 %.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le Japon dispose d’une réglementation encadrant les produits biologiques et d’un label Organic JAS Japanese Agricultural Standard.
Le pays reconnaît aujourd’hui l’équivalence des normes bio européennes (dont françaises) pour les produits animaux (vivants ou non transformés) à l’image des Etats-Unis, du Canada, de la Suisse et de l’Australie.
Les produits bio européens peuvent désormais : être importés via un importateur certifié JAS Organic, qui appose le logo JAS, ou faire l’objet d’une demande directe de reconnaissance d’équivalence auprès des autorités japonaises compétentes.
Cet accord d’équivalence en vigueur est valable jusqu’au 31 décembre 2026. Des négociations sont en cours en vue de conclure un nouvel accord d’équivalence applicable à compter du 1er janvier 2027.
Labels et certifications
Les produits européens d’origine animale contenant plus de 5 % d’ingrédients d’origine animale peuvent aujourd’hui obtenir la certification JAS Organic par équivalence ou via un importateur agréé.
Source :
ministère de l’Agriculture, Euromonitor (03/07/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il existe un certain nombre d’importateurs spécialisés dans les fromages de spécialité. Le Japon dispose ainsi de plusieurs chaînes spécialisées en fromage faisant également l’importation.
Les commodities type lactosérum (petit lait) et produits spécialisés, utilisés par les grands transformateurs comme Meiji (chocolat) sont traités selon les cas par des importateurs spécialisés et généralistes telles les maisons de commerce « sogo shosha ».
De manière générale, il est très difficile de changer de partenaire au Japon : il est souhaitable de bien étudier le profil des prospects et d'avoir une discussion en profondeur sur leur activité.
La réglementation spécifique
Le secteur laitier est particulièrement protégé par des droits de douane élevés et des contingents tarifaires (pour un exemple 2025, voir encadré niveau de taxation).
L’original du certificat sanitaire doit systématiquement accompagner les produits laitiers.
Les produits laitiers suivants font l’objet d’un examen par la quarantaine animale : la crème, la poudre de lait, le petit lait, le beurre, le fromage, tout produit contenant de la lactalbumine ou du petit lait concentré, lait cru.
Le bénéfice des tarifs privilégiés de l’accord APE entre U.E. et Japon demande de respecter certaines conditions faute de quoi le tarif OMC s'appliquera. Les dispositions habituelles concernant les produits alimentaires s'appliquent.
Niveau de taxation
TVA : 8 % pour les produits alimentaires vendus dans le circuit off-trade ; 10 % si vendus dans le circuit on-trade.
L’accord UE-Japon (APE) a permis d’obtenir de nombreuses concessions même si ces produits font toujours l’objet d’importantes protections : dans la plupart des cas, les éliminations de droits interviennent dans un contingent limité et attribué aux seuls produits européens, au terme d’un calendrier de plusieurs années et uniquement aux importateurs ayant obtenu une allocation du contingent. Par exemple sur le code fromage 040610.020 les droits sont à 11,2 % dans une limite de 24 600 tonnes en 2025.
Source :
BusinessFrance, Europa.Eu (03/07/2025)