Les fondamentaux
Le Japon dépend largement de l’offre étrangère pour s’alimenter, avec un taux d’autosuffisance calorique de 40 %, un des plus faibles des pays industrialisés. Le Japon consomme plus de viande que de poisson depuis 2011. L’année 2024 est marquée par une augmentation des importations japonaises (+6 % à 9,5 Mds EUR), se rapprochant du record historique de 2022 à 10,6 Mds EUR.
La croissance des importations a été par ailleurs constante sur les années précédentes, de telle sorte que les perspectives moyen terme restent plutôt bonnes.
La volaille est la viande la plus consommée au Japon et a une utilisation assez variée. C'est une viande d'utilisation quotidienne avec une production locale abondante et en augmentation constante.
Le porc est une viande appréciée dans une variété de plats mais sa consommation est moins fréquente que le poulet. En 2024, le Japon demeure le 1er pays au monde importateur de viande de porc en valeur. Pour la charcuterie, le Japon consomme essentiellement des saucisses et du jambon cru.
Sur le bœuf, il existe à la fois une offre bas de gamme pour consommation en fastfood, du type « Gyudon » et une offre haut de gamme, notamment la Wagyu avec le célèbre bœuf de Kobe, principalement à destination des restaurants.
Pays fournisseur de viande en valeur en 2024
Exportation française par catégorie en 2024
Opportunités pour l'offre française
• La France exporte majoritairement de la viande porcine et ses produits dérivés. En 2019, grâce à l’accord UE-Japon, les importations japonaises de viande porcine française ont fortement progressé avant d’être freinées par le Covid. Les problèmes rencontrés par les principaux fournisseurs du Japon ouvrent l’opportunité pour la France de gagner des parts de marché dès lors que le prix est intéressant. La dynamique est favorable sur le long terme : entre 2015 et 2024, les exportations françaises de porc vers le Japon ont doublé, passant de 41 à 84 M EUR.
• L'opportunité ouverte en 2022 se poursuit en 2024, l’apparition de la peste porcine dans le Piémont gelant les exportations italiennes de charcuterie. La France a vu ses exportations sur la salaison passer de 133 000 euros en 2021 à 2,97 M EUR en 2022 et à 4,05 M EUR en 2023. En 2024, la tendance ralentit (-1,8 %), mais la charcuterie reste le 2e produit carné français exporté. Bien qu’une reprise italienne soit possible, cette situation permet de consolider la position française et de fidéliser la clientèle. Les droits de douane, déjà faibles, devraient disparaître d’ici 2028.
Source :
GTA – S&P Global, Businessfrance (10/07/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Il existe un discours émergent sur une viande plus "naturelle", encore marginal. La consommation de viande au Japon est en hausse constante, la priorité restant la productivité.
C’est particulièrement vrai pour la volaille — viande la plus consommée au Japon — où l’élevage en cage et l’usage d’antibiotiques sont la norme. Toutefois, une niche qualitative se développe, portée par des marques répondant aux attentes croissantes des consommateurs. Certaines revendiquent une alimentation sans antibiotiques ni agents antibactériens de synthèse, séduisant un public soucieux de santé.
Depuis octobre 2021, Aeon, acteur majeur de la distribution, propose sous sa MDD Top Value un « natural pork ». Bien que marginal, ce phénomène s’accompagne de l’émergence d’opérateurs ultra spécialisés en viande organique.
La popularité croissante des régimes hyperprotéinés devrait stimuler la hausse de la consommation de viande au Japon.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le Japon dispose d’une réglementation encadrant les produits biologiques et d’un label Organic JAS Japanese Agricultural Standard.
Le Japon reconnaît aujourd’hui l’équivalence des normes bio européennes (dont françaises) pour les produits animaux (vivants ou non transformés).
Les produits bio européens peuvent désormais être importés via un importateur certifié JAS Organic, qui appose le logo JAS, ou faire l’objet d’une demande directe de reconnaissance d’équivalence auprès des autorités japonaises compétentes.
Cet accord d’équivalence en vigueur est valable jusqu’au 31 décembre 2026. Des négociations sont en cours en vue de conclure un nouvel accord d’équivalence applicable à compter du 1er janvier 2027.
Labels et certifications
Le Japon dispose d’une réglementation encadrant les produits biologiques et d’un label Organic JAS (Japanese Agricultural Standard).
Les produits européens d’origine animale contenant plus de 5 % d’ingrédients d’origine animale peuvent aujourd’hui obtenir la certification JAS Organic par équivalence ou via un importateur agréé.
Source :
ministère de l’Agriculture, BusinessFrance, Euromonitor (10/07/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il est possible de travailler avec deux types d’importateurs différents :
- pour les produits gourmets (luxe), il existe un petit nombre d’importateurs spécialisés en produits carnés, un certain nombre d’entre eux étant des francophiles à même de promouvoir les produits dans le réseau Horeca / grands magasins / supermarchés gourmets ;
- pour les « commodities », il est nécessaire de passer par de très gros acteurs alimentant les transformateurs japonais notamment les grandes maisons de commerce japonaises (sogo shosha),ou des maisons de commerce spécialisées.
La réglementation spécifique
Seuls les produits dont l’ouverture du marché est acquise peuvent être exportés vers le Japon, à condition :
- d’avoir été manipulés par des établissements disposant des agréments requis pour le Japon ;
- d’être accompagnés du certificat sanitaire approprié signé par un vétérinaire de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) ;
- d’être en conformité avec les conditions sanitaires d’exportation négociées entre la France et le Japon ;
- d’être conforme à la réglementation japonaise locale.
Consulter le site du ministère de l'agriculture : expadon 2 pour le détail des conditions sanitaires d'exportation propre à chaque viande.
Niveau de taxation
TVA : 8 % pour les produits alimentaires vendus dans le circuit off-trade ; 10 % si vendus dans le circuit on trade.
Le tarif douanier de base est le tarif OMC et s'applique par défaut si les bénéfices de l'accord APE ne sont pas demandés/obtenus.
L’accord UE-Japon permet d’éliminer progressivement les droits de douane sur certains produits de viande. Pour d’autres, il ne s'agira que d’une baisse. Dans la plupart des cas, les éliminations de droits interviennent dans un contingent limité et attribué aux seuls produits européens, au terme d’un calendrier de plusieurs années et uniquement aux importateurs ayant obtenu une allocation du contingent.
Par exemple sur la catégorie 021019.10, « salaisons dont le prix dépasse un prix moyen des produits porcins transformés » , le taux en 2024 est de 1,5 %. La taxation disparaitra définitivement en 2028.
Source :
Business France, Expadon 2
(10/07/2025)