Les fondamentaux
Le Japon dépend largement de l’offre étrangère pour s’alimenter, avec un taux d’autosuffisance calorique de 40 %, un des plus faibles des pays industrialisés. Le Japon consomme plus de viande que de poisson depuis 2006. Bien que l'année 2023 ait connu un recul significatif des importations, il convient de considérer que l’année précédente était un record historique.
La croissance des importations a été par ailleurs constante sur les années précédentes, de telle sorte que les perspectives moyen terme restent plutôt bonne.
La volaille est la viande la plus consommée au Japon et a une utilisation assez variée. C'est une viande d'utilisation quotidienne avec une production locale abondante et en augmentation constante.
Le porc est une viande appréciée dans une variété de plats mais sa consommation est moins fréquente que le poulet. En 2022, le Japon est redevenu le 1er importateur au monde de viande de porc en valeur, tendance qui s’est confirmée en 2023. Pour la charcuterie, le Japon consomme essentiellement des saucisses et du jambon cru.
Sur le bœuf, il existe à la fois une offre bas de gamme pour consommation en fastfood, du type « Gyudon » et une offre haut de gamme, notamment la Wagyu avec le célèbre bœuf de Kobe, principalement à destination des restaurants.
Pays fournisseur de viande en valeur en 2023
Exportation française par catégorie en 2023
Opportunités pour l'offre française
• La France exporte majoritairement de la viande porcine et ses produits dérivés. En 2019, à la faveur de l’Accord UE-Japon, les importations japonaises de viande porcine française avaient enregistré une très belle progression avant d'être affectées par le Covid. Les problèmes rencontrés par les principaux fournisseurs du Japon ouvrent l’opportunité pour un challenger comme la France de gagner des parts de marché dès lors que le prix est intéressant.
• Une nouvelle opportunité s’est ouverte en 2022 et s’est confirmée en 2023. En matière de charcuterie, l’Italie avait créé un vrai marché pour le jambon cru au Japon. L’apparition de la peste porcine dans le Piémont a gelé les exportations italiennes et créé un appel d’air pour les concurrents. La France a vu ainsi ses exportations sur la salaison passer de 133 000 EUR en 2021 à 2,965 M EUR en 2022 et à 4,048 M EUR en 2023 devenant ainsi le 2e produit carné français le plus exporté au Japon. A noter enfin que pour cette catégorie de produits les taxes, douanières sont faibles et devraient entièrement disparaitre à l’horizon 2026.
Source :
GTA – S&P Global, Businessfrance (25/06/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Il existe un discours qui commence à apparaitre sur une viande plus "naturelle". Pour l’essentiel ce discours reste encore assez marginal. La consommation carnée du Japon est en augmentation constante et la priorité semble d’abord être la productivité.
C’est particulièrement clair dans le cas de la volaille, la viande la plus consommée au Japon où l’élevage en cage avec une utilisation importante d’antibiotiques semble être la règle, même s’il existe une petite production qualitative japonaise.
Depuis octobre 2021, Aeon, un important acteur de la grande distribution au Japon, vend par exemple sous sa MDD Top Value un produit « natural pork ». Bien que cela reste un phénomène à la marge, l’on assite toutefois à l’apparition d’un nouveau type d’opérateurs ultra spécialisés en viande organique.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Il n'existe pas d'équivalence de labels biologiques européens pour les produits d’origine animale même si des discussions sont en cours. Les produits américains/australiens ont obtenu l'équivalence en 2021 et commencent à apparaitre en linéaire.
Labels et certifications
Le Japon dispose d’une réglementation encadrant les produits biologiques et d’un label Organic JAS (Japanese Agricultural Standard). Le bio reste toutefois considérablement limité au Japon, particulièrement en produits d’origine animale.
Les produits européens d’origine animale contenant plus de 5 % d’ingrédients d’origine animale (exemple : viande ou produits contenant de la viande) ne peuvent actuellement pas obtenir la certification JAS Organic par équivalence.
Ainsi, la seule voie pour être autorisé à apposer le logo JAS Organic et revendiquer la mention « yuki » ou organic est de faire certifier de nouveau le produit selon la norme japonaise.
Source :
ministère de l’Agriculture, BusinessFrance (25/06/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il est possible de travailler avec 2 types d’importateurs différents :
- Pour le produits gourmets (luxe), il existe un petit nombre d’importateurs spécialisés en produits carnés, un certain nombre d’entre eux étant des francophiles à même de promouvoir les produits dans le réseau Horeca / grands magasins / supermarchés gourmets ;
- Pour les « commodities », il est nécessaire de passer par de très gros acteurs alimentant les transformateurs japonais notamment les grandes maisons de commerce japonaises (sogo shosha),ou des maisons de commerce spécialisées
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Seuls les produits dont l’ouverture du marché est acquise peuvent être exportés vers le Japon, à condition :
- d’avoir été manipulés par des établissements disposant des agréments requis pour le Japon ;
- d’être accompagnés du certificat sanitaire approprié signé par un vétérinaire de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) ;
- d’être en conformité avec les conditions sanitaires d’exportation négociées entre la France et le Japon ;
- d’être conforme à la réglementation japonaise locale.
Consulter le site du ministère de l'agriculture : Expadon 2 pour le détail des conditions sanitaires d'exportation propre à chaque viande.
Niveau de taxation
- TVA : 8 % pour les produits alimentaires vendus dans le circuit off-trade ; 10 % si vendus dans le circuit on trade ;
- Le tarif douanier de base est le tarif OMC et s'applique par défaut si les bénéfices de l'accord APE ne sont pas demandés/obtenus.
L’accord UE-Japon permet d’éliminer progressivement les droits de douane sur certains produits de viande. Pour d’autres, il ne s'agira que d’une baisse.
Dans la plupart des cas, les éliminations de droits interviennent dans un contingent limité et attribué aux seuls produits européens, au terme d’un calendrier de plusieurs années et uniquement aux importateurs ayant obtenu une allocation du contingent.
Par exemple sur la catégorie 021019.10, « salaisons dont le prix dépasse un prix moyen des produits porcins transformés » , le taux en 2024 est de 1,5 %. La taxation disparaitra définitivement en 2028.
Source :
BusinessFrance, Expadon 2
(25/06/2024)