Les fondamentaux
L'Indonésie compte 27 659 établissements de santé où les patients peuvent bénéficier d'un traitement médical dans le cadre du programme de sécurité sociale universelle "JKN" (Jaminan Kesehatan Nasional). Cela comprend 2 601 hôpitaux, 10 283 centres de santé communautaires, 7 158 cliniques privées, 1 138 cliniques dentaires, 1 149 centres optiques, etc.
Fin 2022, l'archipel comptait 387 884 lits, soit 1,4 lit pour 1 000 habitants (taux parmi les plus bas de l'ASEAN). Avec des dépenses de santé par habitant à peu près 4 fois inférieures à celles de Malaisie, le potentiel d'investissements - tant publics que privés - dans le secteur est inexorable.
Les soins de santé en Indonésie reposent actuellement et principalement sur les centres de santé publique dits "Puskesmas" (Pusat Kesehatan Masyarakat). Ce sont des centres points de contact où des infirmières qualifiées fournissent les premiers soins et services de santé de base : vaccination, fourniture de suppléments vitaminiques aux femmes enceintes, etc. Les Puskesmas servent également de système de filtrage pour renvoyer, le cas échéant, les patients vers des hôpitaux généralistes régionaux dits "RSUD" (Rumah Sakit Umum Daerah) ou des hôpitaux de spécialités.
Le nombre de médecins enregistrés auprès de l’Association des médecins indonésiens (IDI - Ikatan Dokter Indonesia) était de 183 690 en 2023, répartis en 153 343 médecins généralistes et 30 347 médecins spécialistes, dans une importante hétérogénéité de niveau.
Budget de la santé en 2024 en Indonésie
Augmentation de +8,05 % du budget indonésien de santé de 2024.
Opportunités pour l'offre française
L’Indonésie reste un important importateur de dispositifs médicaux ; pour exemple, les importations de dispositifs médicaux sur les codes HS de 9018 à 9022, se sont élevées à 1,15 Md USD en 2023.
Peuvent être mentionnés comme opportunités -au-delà des extensions de réseau des chaînes d’hôpitaux privés indonésiennes- des programmes de modernisation d'hôpitaux militaires (nécessitant des distributeurs habilités à vendre au secteur de la défense).
Par ailleurs, mis en lumière par la crise de la Covid-19 pendant laquelle les déchets médicaux non traités pouvaient atteindre 200 T par jour, la question du traitement des déchets infectieux est également un enjeu majeur, du fait du sous-équipement des établissements de santé et des prestataires de services dédiés.
L’Indonésie appelle également (avec des incitations dédiées) à des investissements dans des secteur médicaux de pointe comme des laboratoires de séquençage du génome.
L’Indonésie a, en outre, été sélectionnée comme Hub de production (pour l’Asie du Sud-est) de vaccins mRNA par l’OMS.
Source :
Ministère indonésien de la Santé (Kemenkes) ; Ministère de l'Environnement et des Forêts (KLHK) (30/04/2024)
Responsabilité sociétale
Labels et certifications
Des standards techniques nationaux (SNI) obligatoires ou volontaires, édictés par l'Agence de Standardisation nationale (BSN), peuvent s'imposer ou être recommandés sur une sélection de dispositifs médicaux, à des fin de garantir la qualité des dispositifs médicaux concernés et la sécurité des patients. L'obtention d'un SNI nécessite de missioner un organisme de certification agréé par la BSN, et permet d'apposer le logo SNI sur les biens et marchandises certifiés.
Les étiquettes et instructions d'utilisation des dispositifs médicaux doivent être en langue indonésienne.
Source :
Agence de Standardisation nationale (BSN) (30/04/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Une société étrangère n'est pas autorisée à enregistrer (auprès du Ministère de la santé) des dispositifs médicaux et chirurgicaux en Indonésie, sans siège social dans l’archipel ; d'où le recours usuel à des importateurs-distributeurs locaux. Par conséquent, il est recommandé de choisir un partenaire commercial avec de bonnes compétences réglementaires, une connaissance fine des procédures publiques d'achat (pour l'accès au secteur public) et disposant d'une licence d’importation en bonne et due forme.
Dans le cadre de la Loi dite "Omnibus" de fin 2020, le gouvernement autorise les investisseurs étrangers à détenir 67 % d'hôpitaux privés. C'est également le cas pour les cliniques de santé privées, bien que les investisseurs étrangers soient limités aux services médicaux spécialisés.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Pour les sociétés qui souhaitent commercialiser des dispositifs médicaux auprès d'établissements publics de santé, il est nécessaire d’enregistrer leurs produits sur le e-catalogue (système d’achat central en ligne du gouvernement), administré par le LKPP (Lembaga Kebijakan Pengadaan Barang / Jasa Pemerintah). Il convient toutefois de préciser que des restrictions à l'accès aux procédures publiques d'achat existent dorénavant, et concernent 79 catégories de dispositifs médicaux, susceptibles de nécessiter la localisation d'activités d'assemblage pour satisfaire aux obligations légales.
Dans tous les cas, des vérifications et analyses s'imposent avant de définir sa stratégie idoine de pénétration du marché indonésien des dispositifs médicaux.
Niveau de taxation
1/ Les dispositifs médicaux sont soumis à des droits d'importation de 0 à 30 % de leur prix CIF.
2/ Les services, solutions ou produits importés font généralement l'objet d'une Withholding Tax ou PPh (Pajak Penghasilan), calculée sur la valeur CIF + droits de douane éventuels. Cette taxe est réglée par l’importateur au moment de l’importation d’un bien, ou le client direct pour un service ou toute forme de Royalty. Elle est à anticiper dans la structuration d'une offre commerciale, avec des taux réduits pour les pays comme la France disposant d'un accord fiscal avec l'Indonésie.
3/ Le taux normal de TVA s’élève à 11 % et devrait évoluer à 12 % au 1er janvier 2025. Elle est applicable tant aux biens et services importés que produits localement et est payée par le client final. Pour ce qui est des biens importés, une avance de TVA appelée PPn (Pajak Pertambahan Nilai) est due par l’importateur sur la valeur CIF + droits de douane de celui-ci.
Source :
Business France (30/04/2024)