Les fondamentaux
Hub culturel mondial issu d’une civilisation plurimillénaire, l’Inde s’impose comme un acteur majeur des industries culturelles et créatives (ICC). Estimé à 32 Mds USD en 2025, le secteur devrait atteindre 44 Mds USD d’ici 2030 (TCAC 7 %). L’Inde représente 2 % du marché mondial des médias et divertissements, avec une croissance rapide portée par une économie dynamique (+7 %), une population jeune (50 % de Millennials et Gen Z) et une infrastructure numérique robuste. Avec 886 M d’abonnés Internet et un coût d’accès parmi les plus bas (0,26 USD/Go), le pays est mobile-first : 82 % du temps média est consacré aux applis de divertissement ; YouTube compte 462 M d’abonnés. La 5G et les préparatifs pour la 6G soutiennent l’essor des contenus immersifs et interactifs. La demande explose : 2 000 films/an (dont +1 500 en langues régionales), 185 M d’auditeurs en streaming, 60+ plateformes OTT (TCAC 14,9 %), 491 M de joueurs mobiles pour un marché de 4 Mds USD. Les musées privés dynamisent l’offre patrimoniale. Le digital représente 31 % des revenus, contre 57 % pour les médias traditionnels, et progresse via AVOD/SVOD. L’ARPU est en hausse, confirmant la monétisation accrue du contenu. L’essor des studios d’animation, des jeux vidéo, de la création numérique et des plateformes régionales renforce la diversité et l’attractivité du secteur.
Le secteur des ICC en Inde
Quelques chiffres sur les ICC en Inde
5e
Marché indien des ICC dans le monde
31%
Digital (OTT, publicité digitale, mobile)
6 %
Animation/VFX liées aux consommations de contenus
17 Mds USD
Vidéos (TV+digital)
Le secteur des ICC en Inde
Les médias traditionnels
4e
Marché indien de la télévision dans le monde
2 Mds USD
Marché du film (2e producteur mondial)
52 %
Part de revenus des médias traditionnels
Opportunités pour l'offre française
L’essor des ICC en Inde offre de nombreuses opportunités pour l’offre française, reconnue pour son excellence culturelle, patrimoniale et technologique. La demande croissante en contenus immersifs, animation/VFX, jeux vidéo, muséographie et formation créative ouvre la voie à des partenariats stratégiques.
La France peut valoriser son savoir-faire via les partenariats emblématiques comme ANIMELA, le National Museum of India, ou avec des acteurs comme Ubisoft, Believe ou Rubika. Le développement des OTT, la régionalisation des contenus et la croissance du marché rural renforcent le potentiel de cocréation et d'adaptation locale. Les besoins en équipements spécialisés, logiciels, coédition et solutions numériques font émerger un fort potentiel.
Source :
Presse locale, IBEF Presentation (30/07/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
L’Inde attend des partenaires étrangers qu’ils apportent une expertise technologique, une capacité de structuration sectorielle et des contenus innovants adaptés à son marché en pleine mutation. L’année 2026 sera marquée par une Année de l’Innovation France-Inde, avec les ICC comme secteur prioritaire. Les autorités indiennes investissent dans des pôles d’excellence (audiovisuel, gaming, BD), et des projets comme le Musée National de l’Inde intègrent des standards muséographiques internationaux, où l’expertise française est sollicitée pour la programmation muséale, la scénographie immersive et la valorisation patrimoniale. Les entreprises françaises sont attendues sur des solutions immersives (XR, VFX), des plateformes de streaming régionales, des outils de monétisation AVOD/SVOD et des formations spécialisées.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
• Identifier un bon partenaire local : distributeur, agent, studio, université ou intégrateur selon le produit. Ne pas tout faire seul.
• Adapter les contenus au marché indien : langues, formats, pricing. La régionalisation est clé.
• Être présent sur les plateformes numériques et les réseaux sociaux locaux (450 M d’utilisateurs). YouTube India, c’est la première plateforme de RS en Inde.
• Participer à des salons, festivals, programmes d’échange : ANIMELA, IndiaJoy, FICCI Frames, IFFI Goa, etc.
• Prévoir une stratégie juridique claire (droits, royalties, contrats) : l’environnement est complexe. S’appuyer sur des experts locaux.
• Cibler les projets d’envergure (AVGC, musée national, projets patrimoniaux) qui recherchent l’expertise française avec une visibilité maximale.
La réglementation spécifique
Investissements directs étrangers (IDE) : L’Inde autorise les IDE à 100 % dans le cinéma, la publicité, la télédiffusion (hors chaînes d’info) et les réseaux câblés. Limites : DTH plafonné à 20 %, radio FM à 49 % avec approbation.
Propriété intellectuelle : Le Copyright Act (1957, amendé en 2012) protège les œuvres musicales, audiovisuelles et numériques.
Musique : Droits gérés par l’IPRS (auteurs, compositeurs) et la PPL (producteurs). Toute diffusion nécessite une autorisation.
Cinéma/TV/OTT : Droits initiaux aux producteurs, classification par le CBFC. Le TRAI régule la diffusion ; les plateformes s’autorégulent.
Radio/Podcasts : Licences requises, respect des droits musicaux.
Réformes : Le MIB encadre les contenus OTT, renforce les droits d’auteur et structure le secteur AVGC.
Niveau de taxation
Redevances & royalties :
Les revenus issus des droits de propriété intellectuelle (musique, diffusion, licences logicielles ou audiovisuelles) peuvent être soumis à une retenue à la source en Inde de 18 %.
La France et l’Inde sont liées par une convention de non-double imposition, signée à Paris le 29 septembre 1992, en vigueur depuis le 1er août 1994. Elle permet d’éviter la double imposition des entreprises et des individus en matière :
• d’impôt sur le revenu ;
• d’impôt sur la fortune ;
• et de prévenir l’évasion fiscale.
Année fiscale indienne : Du 1er avril au 31 mars de l’année suivante. Les déclarations de revenus, de dividendes, de royalties et de redevances doivent être ajustées selon ce calendrier.