Les fondamentaux
L’Inde comptait plus de 880 M d’utilisateurs Internet en 2024, soit la 2ᵉ population connectée au monde, derrière la Chine. Environ 55 % des connexions proviennent des zones rurales, illustrant les efforts du gouvernement pour réduire la fracture numérique via des initiatives comme BharatNet.
L’industrie indienne des télécoms est la 2ᵉ plus grande au monde, avec 1,204 Md d’abonnés (mobile et filaire) en avril 2025. La télé-densité nationale atteint 85,19 %, avec un écart marqué entre zones rurales (59,26 %) et urbaines (131,46 %).
Le déploiement de la 5G a démarré en octobre 2022, porté par des géants tels que Reliance Jio et Bharti Airtel, qui ont investi plus de 25 Mds USD sur la période 2022–2026. À fin février 2025, la 5G couvrait 99,6 % des districts, avec près de 469 000 stations de base installées et environ 300 M d’utilisateurs.
Parallèlement, l’Inde développe des infrastructures publiques numériques à grande échelle, réunies sous India Stack (Aadhaar, UPI, DigiLocker, etc.). Le gouvernement soutient aussi les services cloud souverains et l’hébergement local des données sensibles.
Le marché des data centers croît de 10 à 15 %/an, tiré par l’e-commerce, les plateformes OTT et la demande croissante en cloud. En 2024, plus de 80 data centers majeurs étaient opérationnels, concentrés dans les hubs technologiques de Mumbai, Hyderabad, Chennai et Bangalore.
Enfin, l’Inde est devenue en 2023–2024 le 2ᵉ fabricant mondial de téléphones mobiles, avec 300 sites et une production estimée à 52 Mds USD. La transition 5G s’accélère, avec 87 % des smartphones livrés au T1 2025 compatibles 5G, y compris en entrée de gamme (< 115 EUR).
Chiffres clés de la connectivité numérique en Inde
1189,92 M
en 2024
Abonnements mobiles
971,50 M
en 2024
Abonnements internet
0,09 USD
par Go
Prix de la donnée mobile
27,5 Go
/ user
Consommation moyenne mensuelle de données mobiles
Opportunités pour l'offre française
Le déploiement de la 5G, la modernisation du réseau 4G et son extension dans les zones rurales génèrent une forte demande en équipements spécialisés (antennes, tours, technologies sans fil), ouvrant des opportunités aux fournisseurs français d’infrastructures et de solutions réseau.
L’adoption croissante du smartphone dans les zones extra-urbaines stimule le développement de services publics connectés (télémédecine, éducation à distance, paiements sociaux), nécessitant des solutions numériques fiables, résilientes et sécurisées.
La montée en puissance de l’Internet des objets (IoT) dans des secteurs comme l’agriculture, la santé, la logistique ou les villes intelligentes entraîne une demande accrue en capteurs, plateformes d’analyse, interopérabilité et gestion de données – autant de segments où l’expertise française est bien positionnée.
L’essor de la 5G, de l’IoT et des services de télévision connectée (OTT, VOD, set-top boxes) renforce les besoins en solutions d’encodage, de cybersécurité (chiffrement, détection d’intrusion) et en logiciels spécialisés, offrant un fort potentiel aux entreprises françaises innovantes.
Source :
nasscom.in/
https://dot.gov.in/ (17/07/2025)
Responsabilité sociétale
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Règlementation sur les déchets électroniques (E-Waste Management Rules 2016) : les entreprises doivent se conformer aux règles concernant la collecte, le traitement et le recyclage des équipements électroniques en fin de vie.
Ministère de l'Environnement, des Forêts et du Changement Climatique (MoEFCC)
Normes sur les émissions : les équipements doivent respecter des normes pour les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d'énergie fixées par le Bureau of Indian Standards (BIS).
Initiatives pour les énergies renouvelables : le gouvernement encourage l'adoption des énergies renouvelables, avec des incitations pour les installations solaires et autres technologies propres.
Energy Efficiency Services Limited (EESL)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Compte tenu des tarifs bas et d’un potentiel de croissance gigantesque dans les zones rurales et semi-urbaines, la demande devrait rester soutenue à court et moyen terme, sur l’ensemble des segments.
Obstacles à l'entrée : règlementations complexes, investissements en capital élevés, présence d’acteurs bien établis avec réseau national, droits de licence, technologies en évolution rapide et tarifs parmi les plus bas au monde.
Pouvoir de négociation : la concurrence accrue, la portabilité des numéros (MNP) et la standardisation croissante des services ont réduit le pouvoir de négociation des opérateurs historiques.
Approche à privilégier : modèle B2B avec preuve de concept rapide, partenariats stratégiques pour répondre aux exigences du Make in India, et offres durables adaptées au contexte local.
La réglementation spécifique
Le secteur des télécoms en Inde est entièrement ouvert aux capitaux étrangers : 100 % d’IDE autorisés en mode automatique. D'avril 2000 à mars 2024, en cumulé, les IDE atteignaient 39,99 Mds USD. Après un creux à 282 M en 2023‑2024, les investissements ont rebondi à 746 M USD au 1er semestre 2024‑2025 (+164 %).
Le Telecommunications Act 2023 remplace les anciennes lois (dont l’Indian Telegraph Act de 1885). Il instaure une autorisation unique, facilite l’allocation du spectre (notamment satellite), et introduit un mécanisme de résolution de conflits.
Le texte réduit les pénalités (plafond à environ 0,6 M USD), renforce les obligations de vérification des usagers (biométrie Aadhaar), encadre l’interception en cas d’urgence, et transforme l’USOF en Digital Bharat Nidhi pour financer l’innovation.
Niveau de taxation
Les opérateurs de télécoms négocient actuellement des exemptions de GST (taxe sur les produits et services) sur les paiements liés aux licences et au spectre, qui sont généralement soumis au Reverse Charge Mechanism (RCM) à 18 % lors des enchères ou en paiements échelonné.
Les entreprises réclament également un remboursement de l’input tax credit (ITC) accumulé — estimé entre 30 000 et 35 000 crores INR (≈ 3,6–4,2 Mds USD) — actuellement bloqué pour l’ensemble du secteur en raison de l’interdiction d’obtenir le crédit sur les infrastructures passives comme les tours.
Ce blocage pèse sur la trésorerie des opérateurs, qui ne peuvent répercuter ces coûts sur les clients en raison de la concurrence intense et des tarifs très bas. Le soutien de la COAI a conduit la Cour Suprême à reconnaître le droit au crédit de taxe sur les équipements d’infrastructure (tours, shelters), à la suite d’un jugement favorable rendu en novembre 2024.
Source :
https://www.businesstoday.in/industry/telecom/story/
https://www.financialexpress.com/business/ (17/07/2025)