Les fondamentaux
Le Canada demeure en 2025 le troisième producteur mondial d’hydroélectricité, grâce à un parc de barrages performant et à un accès abondant à des ressources en eau. Ce socle historique lui confère un avantage stratégique dans la transition énergétique, qui s’accélère sous l’impulsion d’objectifs ambitieux : parvenir à un réseau électrique carboneutre d’ici 2050 et alimenter l’ensemble des opérations fédérales en électricité 100 % renouvelable dès 2025.
Le marché canadien de l’électricité se distingue par sa structure décentralisée : chaque province et territoire est responsable de la production, de la distribution et de la régulation de ses ressources. Cette organisation favorise une adaptation fine aux réalités locales — mix énergétique, contraintes géographiques, besoins industriels — mais complique l’interconnexion des réseaux et la mutualisation des capacités de production.
Certaines provinces se montrent particulièrement dynamiques dans leurs investissements. L’Ontario, par exemple, prévoit d’ajouter d’ici la fin de l’année 4 000 MW de nouvelles capacités renouvelables, principalement via l’éolien, le solaire et le stockage énergétique. Ce type d’initiatives illustre la volonté d’élargir la part des énergies propres, de réduire la dépendance au gaz naturel et de renforcer la résilience du réseau face aux pics de consommation et aux aléas climatiques.
Opportunités pour l'offre française
En 2025, le Canada a investi 16 M USD dans l’Est pour développer des projets énergétiques et des réseaux intelligents, dans le cadre d’un programme national de 100 M USD sur cinq ans. La modernisation repose sur l’IA et l’apprentissage automatique, intégrant des systèmes ADMS pour renforcer la fiabilité, ouvrant des opportunités aux entreprises françaises dans la conversion d’énergie, les équipements intelligents et la gestion prédictive. L’Ontario vise 4 000 MW de nouvelles capacités renouvelables d’ici fin 2025, soutenues par le Grid Innovation Fund (1,2 G$). La stratégie nationale privilégie la colocalisation des installations renouvelables avec stockage par batteries et contrôle avancé. La production d’électricité renouvelable devrait atteindre 409 GkWh en 2025, avec une croissance annuelle de 0,33 % prévue sur 2025-2029. L’objectif fédéral est d’alimenter 100 % de ses opérations en électricité renouvelable d’ici fin 2025, stimulant les partenariats public-privé.
Source :
renewablesassociation.ca (13/07/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les infrastructures électriques canadiennes doivent fonctionner efficacement malgré des hivers extrêmes, des tempêtes plus fréquentes et des risques de cyberattaques. Ces menaces ne sont pas théoriques : des attaques comme Stuxnet ou des intrusions dans les systèmes SCADA ont déjà causé des dégâts. La résilience du réseau repose sur des systèmes capables de détecter, prévenir et réagir rapidement à ces perturbations.
Le secteur énergétique s’appuie fortement sur l’intégration de l’IoT, de l’IA et de l’analyse de données permettant une gestion en temps réel des réseaux, avec des algorithmes capables de prédire la demande, d’optimiser l’intégration des énergies renouvelables et de détecter les pannes avant qu’elles ne surviennent. Duke Energy utilise des capteurs et des modèles IA pour surveiller plus de 500 000 points de données, permettant d’économiser plus de 250 M USD grâce à des interventions prédictives.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le Canada renforce progressivement ses règles pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
L’objectif est : réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en assurant un réseau électrique entièrement net zéro. Le gouvernement fédéral souhaite aussi respecter les compétences des provinces, qui gardent le contrôle sur leurs ressources énergétiques.
Le ministère de l’Environnement et du Changement climatique met en place des normes plus strictes, notamment sur les émissions industrielles et la gestion des déchets.
Ainsi les entreprises du secteur de l’énergie doivent démontrer concrètement leur engagement à réduire leur empreinte carbone. Cette démonstration est devenue un critère pour accéder aux contrats publics, en particulier ceux liés à l’efficacité énergétique et aux infrastructures durables.
Source :
energy-information.canada.ca (17/03/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Pour réussir sur le marché canadien, il est essentiel de comprendre les différences entre les réglementations provinciales et les règles fédérales. Les entreprises françaises doivent tisser des liens solides avec les services publics provinciaux, les intégrateurs spécialisés dans les réseaux intelligents, ainsi que des organisations comme l’Association canadienne de l’électricité ou celle de l’énergie renouvelable.
Avoir une présence locale est souvent indispensable : cela permet de gagner la confiance des clients, de mieux s’adapter aux attentes régionales et de naviguer plus facilement dans un cadre réglementaire complexe. Nouer des partenariats avec des entreprises canadiennes facilite aussi l’accès aux marchés publics et offre une meilleure compréhension des besoins provinciaux.
Niveau de taxation
Le taux fédéral d’imposition des sociétés au Canada est de 15 %, complété par des taxes provinciales variant de 8 % en Alberta à 12 % en Colombie-Britannique et 11,5 % au Québec. Pour encourager la transition énergétique, le gouvernement propose des crédits d’impôt allant jusqu’à 30 % pour l’achat et l’exploitation de technologies propres, incluant panneaux solaires, systèmes géothermiques ou stockage d’énergie.
Des incitatifs ciblent aussi l’hydrogène propre, la fabrication de technologies vertes et le captage du carbone.
Parallèlement, le Energy Innovation Program finance recherche, développement et démonstration de nouvelles solutions énergétiques, avec un accent sur la décarbonation du secteur minier, créant des opportunités pour les entreprises françaises et partenaires publics-privés.
Source :
www.canada.ca (18/08/2025)