Les fondamentaux
En 2025, la Colombie s’impose comme l’un des marchés les plus dynamiques d’Amérique latine dans les énergies renouvelables (EnR) et l’efficacité énergétique. Son mix repose encore actuellement à près de 70 % sur l’hydroélectricité, mais le pays accélère la diversification via des projets dans le solaire, l’éolien, la biomasse et la géothermie. Le cadre réglementaire est solide : les lois 1715 (2014) et 2099 (2021) offrent des incitations fiscales (TVA et douane), une stabilité juridique et des outils comme les certificats d’économies d’énergie.
La stratégie nationale vise une réduction de 51 % des émissions de GES d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2050. En 2025, la capacité installée en solaire et éolien dépasse les 2,3 GW. Le programme PROURE encadre la politique d’efficacité énergétique dans les secteurs résidentiel, industriel, tertiaire et public. Le marché s’ouvre à de nouveaux acteurs grâce aux appels d’offres, aux PPP, aux modèles ESCO et aux mécanismes multilatéraux (AFD, BID). La transition repose sur une mobilisation conjointe de l’État, des entreprises, des collectivités territoriales et des investisseurs privés.
Opportunités pour l'offre française
La transition énergétique colombienne génère des opportunités concrètes dans le solaire industriel, le stockage, l’efficacité énergétique multi-sites, l’autoproduction via PPA, la digitalisation énergétique et les services pour les zones non interconnectées. Les appels d’offres publics incluent désormais des clauses d’efficacité énergétique et d’innovation technologique.
Les projets multilatéraux (BID, Banque mondiale, AFD) visent les secteurs éducatif, hospitalier, agricole et logistique. Les entreprises françaises peuvent se positionner sur les ESCO, les infrastructures hybrides, les microréseaux, la supervision énergétique, les modèles de performance garantie, les solutions d’électrification rurale, l’éclairage intelligent, les batteries avancées et l’hydrogène vert. Le dynamisme des grandes villes, des zones franches et des parcs industriels offre des plateformes d’entrée directe pour les PME innovantes.
Source :
Business France, Procolombia (22/07/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Le marché valorise fortement les solutions innovantes combinant production renouvelable, efficacité énergétique, monitoring en temps réel, flexibilité réseau et impact mesurable. Les entreprises recherchent des technologies fiables, faciles à intégrer et compatibles avec les contraintes locales (zones rurales, climat, coûts).
Sont particulièrement attendus : plateformes intelligentes de gestion énergétique (EMS), maintenance prédictive, capteurs connectés, GTB, outils d’analyse carbone, batteries intelligentes, microgrids, IA appliquée à l’optimisation énergétique. L’intégration au bâti (BIPV), les systèmes hybrides et les solutions plug & play sont également prisées. L’innovation est aussi attendue dans la contractualisation (modèles de performance garantie) et dans le financement (tiers-investissement, services partagés).
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Les projets EnR doivent respecter les normes environnementales colombiennes, notamment les lois 99/1993, 1715/2014 et 2099/2021. Toute installation >1 MW nécessite une licence de l’ANLA ou de l’autorité locale (CAR), assortie d’études d’impact (EIA), d’un plan de gestion environnementale et de consultations préalables avec les communautés (s’il y a lieu).
Les projets situés en zones sensibles (La Guajira, Amazonie, bassins hydriques) sont soumis à des exigences renforcées. Les bâtiments doivent intégrer les critères de durabilité (certifications EDGE, LEED, RETIE, RETILAP). Les grandes installations doivent présenter des plans de compensation environnementale. Les procédures d’évaluation se sont modernisées via le guichet unique SYNERGIA, mais restent longues. Une expertise juridique et sociale est recommandée pour sécuriser les projets.
Source :
MinAmbiente, CREG, UPME (22/07/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
La réussite d’un projet passe par l’identification de partenaires locaux solides : intégrateurs techniques, installateurs certifiés, ingénieries, bureaux d’études, développeurs ou opérateurs de zones franches. Les alliances avec des groupes énergétiques, des foncières ou des acteurs du BTP facilitent l’accès aux marchés.
Une approche B2B directe reste pertinente, mais les canaux institutionnels et les bailleurs de fonds (AFD, BID) permettent de structurer des projets complexes. La participation à des appels d’offres publics ou multilatéraux implique souvent des consortia. Un accompagnement juridique local est recommandé.
La réglementation spécifique
Le cadre réglementaire colombien repose sur plusieurs textes clés : la loi 143/1994 (régime électrique), la CREG (régulation tarifaire, interconnexion, stockage), la loi 1715/2014 et sa mise à jour 2099/2021 (EnR et efficacité énergétique), ainsi que le PROURE (plan de rationalisation de l’énergie).
Les normes techniques RETIE (électrique), RETILAP (éclairage) et NTC 5001 (audits énergétiques) s’appliquent aux installations. Les autoconsommateurs doivent s’enregistrer auprès de l’UPME. Les projets dépassant 1 MW requièrent une licence environnementale et une inscription auprès du réseau national. La loi favorise les PPA et les modèles ESCO, avec des avantages fiscaux pour les investissements conformes.
Niveau de taxation
La Colombie propose un régime fiscal incitatif pour les projets EnR et d’efficacité énergétique. Les équipements certifiés peuvent bénéficier de l’exonération de TVA (19 %), de droits de douane (0 %) et d’une déduction d’impôt sur le revenu équivalente à 50 % de l’investissement, répartie sur 15 ans (loi 1715/2014 et 2099/2021).
Les entreprises doivent obtenir une approbation préalable de l’UPME et présenter une analyse de faisabilité technique et financière. Les contrats de performance énergétique (CPE) peuvent bénéficier d’amortissements accélérés. L’impôt sur les sociétés est de 35 % (2025), avec des régimes préférentiels dans les zones franches (20 %). Il n’existe pas de taxe carbone nationale, mais des mécanismes volontaires (certificats carbone) se développent rapidement.
Source :
Dian, TLC UE-Colombia (22/07/2025)