Les fondamentaux
Le développement du tourisme en Indonésie est une priorité nationale, en raison de son impact sur l'emploi, le développement de zones reculées de l'archipel et l'apport de devises. Le secteur représente, en effet, une composante importante de l'activité économique du pays, avec 3,9 % du PIB en 2023. L'Indonésie compte 29 005 hôtels et autres services d’hébergement, et le pays a plus spécifiquement accueilli 11,5 M de visiteurs étrangers en 2023 et 749 M de voyageurs domestiques ont été recensés en 2023.
Comme dans tout pays doté de nombreuses attractions naturelles, la campagne indonésienne a beaucoup à offrir en termes de loisirs. L'activité touristique étrangère est principalement concentrée sur Bali (dont le PIB dépend -directement et indirectement- à près des 2/3 du tourisme), et le gouvernement indonésien souhaite par ailleurs développer 5 destinations touristiques prioritaires (Borobudur, Labuan Bajo, Lac Toba, Likupang et Mandalika) dans l'objectif de renforcer son attractivité. 5 sites ont, en complément, été désignées comme des zones économiques spéciales (ZES) ou KEK (Kawasan Ekonomi Khusus) afin d'attirer des investissements privés et accélérer le démarrage de ces projets. Ces ZES à vocation touristique permettent, en effet, aux investisseurs de disposer d'incitations et d'exonérations fiscales.
Recettes du secteur touristique indonésien en 2023

Opportunités pour l'offre française
Parmi les grands projets de développement touristiques du moment sur lesquels l’expertise française est susceptible de se positionner (hôtellerie, parcs thématiques, assainissement, énergie renouvelable / efficacité énergétique, etc.) :
- La ZES de Mandalika à Lombok (dont le circuit accueille depuis 2022 des courses de MotoGP) invite et encourage les investisseurs étrangers à participer au développement du site sur 1 250 hectares.
- La ZES de Kura Kura Bali se positionne comme l’avenir du développement durable, harmonisant le tout au sein d’un paysage naturel à couper le souffle. Au cœur même de Bali, ce projet de 500 hectares offre un équilibre unique d’expériences riches, mêlant cultures et infrastructures de pointe.
Le pays voit par ailleurs les sites de loisirs se développer, et le secteur du nautisme dispose d'un fort potentiel encore largement sous-exploité (yachts, bateaux, marinas et pontons, etc.).
A plus long-terme, la probable candidature de l'Indonésie et de "Nusantara" pour l'accueil des Jeux olympiques (2036 au mieux) a été annoncée.
Source :
Ministère indonésien du Tourisme et de l’Economie créative (Kemenparekraf) ; ITDC ; Turtle Island Development ; Business France (21/09/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
La prospérité du tourisme indonésien est étroitement liée à la gestion des ressources naturelles, notamment marines. En effet, avec 3,6 M km² d’écosystèmes marins, dont 20 M ha d’aires protégées, les revenus du tourisme des récifs sont estimés à 3 Mds USD par an (2019). Cependant, le pays est également le 2e plus grand émetteur de déchets plastiques rejetés dans l’Océan derrière la Chine. La gestion de ces déchets n’est donc pas qu’un enjeu environnemental mais bien également un enjeu économique pour l'archipel. Le développement du tourisme marin a des liens en amont et en aval avec la fourniture d'hébergements, de services de restauration, artistiques, de divertissement, de loisirs et d'autres services de soutien aux acteurs spécialisés. Le tourisme de bien-être, l'écotourisme et le tourisme d'aventure sont des vecteurs de reprise post-pandémie en Indonésie.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
L'une des réglementations émises par le gouvernement indonésien est la Loi n° 32/2009 concernant la protection et la gestion de l'environnement (PPLH), qui réglemente la gestion de l'environnement, depuis la planification, les instruments de contrôle, jusqu'aux sanctions légales. En application, le Règlement gouvernemental n° 27/2012 concerne les licences environnementales, le règlement gouvernemental n° 101/2014 traite de la gestion des déchets toxiques, etc.
Le Règlement du ministère du Tourisme et de l'Economie créative n° 9/2021 donne les lignes directrices pour les destinations touristiques durables.
Labels et certifications
Les certifications concernant la propreté, la santé, la sécurité et la durabilité environnementale (CHSE et GSTC) sont appliquées aux entreprises touristiques, aux destinations touristiques et à d’autres produits touristiques.
Source :
Ministère indonésien du Tourisme et de l’Economie créative (Kemenparekraf) ; SWA Online ; Kompas (21/09/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Pour une bonne approche du marché indonésien dans le secteur du tourisme et du nautisme, il est important d'être présent ou représenté localement et de rencontrer dans un premier temps les « end-users », surtout sur le volet privé des affaires. En ce qui concerne les projets d’ordre public, le travail sur une "localisation" de son offre en lien avec un partenaire local, le cas échéant, sera déterminant pour l'accès aux procédures publiques d’appel d’offres.
De manière générale, sauf à établir une filiale, le recours à un partenaire local apparait inévitable pour la commercialisation de technologies, solutions, services, équipements et biens divers destinés au secteur du tourisme et du nautisme.
La réglementation spécifique
Incitations non fiscales appliquées aux ZES à vocation touristique :
- Soutien du gouvernement local (réduction des impôts et taxes sur les terrains).
- Facilités pour les investisseurs étrangers (permis de travail).
- Facilités pour l’acquisition de terrains.
- Les restrictions aux investissements étrangers ne s'appliquent pas, sauf spécification de domaines d'activité réservés aux PME et aux coopératives.
Niveau de taxation
- Pour les entreprises implantées en Indonésie, le taux standard de l'impôt sur les sociétés est de 22 %, mais il peut être réduit pour certains secteurs ou localités.
- Des droits de douane sont à prévoir pour l'importation de biens et marchandises, fonction des codes SH concernés.
- Pour les biens et services importés, une Withholding Tax ou PPh (Pajak Penghasilan) est également due, calculée sur la valeur CIF + droits de douane. Cette taxe est réglée par l’importateur au moment de l’importation du bien (ou le client pour le paiement d'un service ou d'un Royalty).
- La TVA s’élève à 11 %, appelée à augmenter à 12% au 1er janvier 2025. Elle est applicable tant aux biens et services importés que ceux produits localement, et est payée par le client final. Pour ce qui est des biens et services importés, une avance de TVA appelée PPn (Pajak Pertambahan Nilai) est due par l’importateur sur la valeur CIF + droits de douane de celui-ci.
Source :
Business France (21/09/2024)