La production de thon dans l’État du Ceará (Nordeste brésilien) a atteint 3 871 tonnes au cours du premier semestre de cette année, ce qui permet d'estimer qu'elle clôturera l'année 2021 avec une production bien supérieure aux 7 382 tonnes produites en 2020. Il y a quelques années encore, malgré la bonne qualité et l'abondance de ce poisson sur la côte de l’État, le thon était un produit peu exploré, mais on entrevoit aujourd'hui une chaîne de production effervescente au potentiel de croissance énorme.

Outre l'approvisionnement de toutes les régions du Brésil, le thon de Ceará est déjà exporté vers l'Équateur (170 tonnes de longes cuites congelées et 830 tonnes de thons éviscérés congelés), le Chili (670 tonnes de thon en conserve congelé), l'Uruguay, l'Argentine et, après les États-Unis, la prochaine cible serait l'ambitieux projet du marché européen.

Cette volonté du Brésil d'exporter vers le marché européen du thon de qualité provenant des eaux du Ceará a donné naissance au projet Rastum, mené par l'Observatoire de la Fédération des industries du Ceará (FIEC), qui collabore avec le Ministère de l'économie.

La FIEC collabore avec des instituts de recherche et des universités pour créer un système intégré capable de soutenir les entreprises et de réduire les obstacles aux exportations de thon. Le projet vise à développer des solutions technologiques et la traçabilité des captures. Parmi les points clés figurent la numérisation et l'automatisation de l'industrie et de sa chaîne de production, le diagnostic des flux, de la valeur et des processus, etc... ensemble de champs d'applications où l'offre française est compétitive. Le projet vise également à remédier à la faible alphabétisation numérique de certains pêcheurs, en améliorant leurs compétences, ainsi que les informations sur la durabilité de l'activité économique et sur la qualité du poisson. 

« Le travail développé au sein de la chaîne thonière du Ceará se poursuit à plein régime. Aujourd'hui, nous nous occupons de l'automatisation, de la traçabilité et de la formation du personnel. Le rêve est d'exporter à nouveau vers l'Europe. Cela aura un impact très important sur le programme d'exportation du Ceará », a conclu Francisco Oziná, représentant de la pêche du conseil d'administration de la FIEC.

La semaine dernière, le gouvernement du Ceará a également annoncé que le Centre de technologie et de qualité industrielle du Ceará (Nutec) a reçu un comité d'ingénieurs du Secrétariat d'État au développement économique et au travail (Sedet) et du Centre d'éducation technologique (Centec) pour discuter des analyses du thon pêché sur la côte du Ceará. Les collectes de produits seront effectuées dès leur arrivée au port de débarquement. L'objectif est d'établir des normes de capture, de stockage et de transport qui garantissent une meilleure qualité du thon destiné au marché de consommation. Le directeur commercial de Nutec, Gabriel Aguiar, indique que l'institution possède une expertise dans l'analyse du poisson, réalisant des tests microbiologiques, physico-chimiques et métalliques, avec la certification ABNT ISO 17025. M. Gabriel explique : « Dans le cadre de ce partenariat avec Sedet, Nutec sera indispensable pour surveiller la qualité du poisson. Ainsi, l'État garantira l'exportation d'un produit répondant aux normes de qualité internationales. »

Le partenariat entre les institutions corrobore les actions prévues dans les stratégies de Sedet pour le secteur halieutique de l'État. L'initiative bénéficie également du soutien de l'agence de développement de l'État de Ceará (Adece) et vise le développement durable et intégré de la pêche et de l'aquaculture au Ceará.

Le PDG du groupe espagnol Robison Crusoe, Manuel Ramon Gonzalez Gago, a visité la FIEC le mois dernier accompagné d’une large délégation. La visite a permis de découvrir le projet Rastum et les activités de l'Observatoire, notamment le travail développé en partenariat avec le Ministère de l'économie qui vise à réduire le « coût Brésil ». La rencontre était fondamentale pour entamer des discussions sur un travail conjoint qui vise à réinsérer le thon du Ceará sur le marché européen. « L'exportation ne se fait pas aujourd'hui à cause des blocages dans l'Union européenne. Nous allons maintenant apprendre à connaître ces blocages, profiter de tout le travail que nous faisons pour réduire le coût du Brésil et insérer ces propositions », a déclaré le gestionnaire de l'Observatoire.

La capture du thon du Ceará se fait par une flotte de dizaines de bateaux, dont beaucoup étaient des palangriers et ont été transformés en thoniers, ce qui, pour le chroniqueur, « révèle l'avenir prometteur de cette activité au Ceará ».

Source : 11/08/2021, Seafood Brasil