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Alors que le Boston Consulting Group estime le marché mondial des protéines végétales à 290 Mds USD en 2035, soit une multiplication par 7 en 15 ans, le marché allemand s’établissait à l’automne 2020 à 817 M EUR. Pour Marcus Keitzer, membre du conseil d'administration en charge des sources de protéines alternatives chez le producteur de viande de volaille PHW, « pour l'instant, c'est encore une question de temps et de coût. Mais à l'avenir, ces produits revendiqueront leur part dans le mix nutritionnel ». Pour Lukas Neuß, spécialisé dans l’accompagnement de start-ups, on peut parler d’un véritable « boom » sur le marché allemand.
Si la viande conventionnelle détient toujours une part de marché de 99 %, côté lait, les alternatives végétales semblent bien implantées sur le marché allemand. Un ménage sur trois en consomme déjà. Rien que durant la première année de pandémie, 2 M de ménages se sont ajoutés à la liste des consommateurs de lait végétaux fait remarquer le média spécialisé Lebensmittelzeitung.
Principalement porté par la multitude de ressources primaires et les avancées technologiques, le marché évolue à grande vitesse notamment, actuellement, dans le secteur des alternatives au poisson.
En revanche, outre-Rhin, les produits alimentaires à base d’insectes ne semblent pas encore avoir convaincus suffisamment de consommateurs, faisant dire aux acteurs du secteur qu’en Allemagne, le potentiel porte plus sur les produits d’alimentation du bétail.
En pleine expansion, le marché offre également des opportunités pour de nouveaux acteurs. En effet, « le marché s'ouvre et il n'y a pas encore de produits de référence fixes. Par conséquent, les marques inconnues qui disposent d'une nouvelle technologie ou d'une approche marketing inhabituelle ont également une chance » commente Lukas Neuß.
Pour Bastian Halecker, conseiller innovation chez le cabinet de conseil Hungry Ventures, le marché allemand se concentre actuellement sur des innovations produits mais il pourrait à l’avenir rechercher des innovations en termes de services (conditions de livraison, lieu de production, etc). « Compte tenu du changement climatique et de l'attitude de plus en plus critique des consommateurs vis-à-vis des ingrédients, c'est là que se produira le plus grand changement en termes de durabilité dans quelques années » souligne-t-il.
Source : Britta Rosbach, 18/08/2021, Lebensmittelzeitung