Le marché de la chirurgie esthétique en Chine, encore quasi-inexistant il y a une vingtaine d’années, a évolué conjointement avec la société et la prise de conscience des jeunes par la nécessité de se mettre en valeur. En général, le secteur est plus populaire dans les villes de premier et de second rangs, avec une écrasante majorité chez les femmes. Bien que les hommes aient recours à la chirurgie, les femmes âgées de 20 à 35 ans sont les moteurs du marché. En 2020, le marché de la chirurgie esthétique chinois a atteint 34,5 Mds EUR et devrait atteindre selon les estimations 130 Mds EUR d’ici 2025.

A bien des égards, lorsqu'il s'agit de question liées à l'image corporelle, la jeune génération chinoise a des préoccupations similaires à celles des jeunes occidentaux, mais le concept de beauté diffère radicalement de celui des autres pays occidentaux. Les jeunes femmes chinoises souhaitent avoir une peau blanche comme la porcelaine, un corps svelte et un petit visage en forme de V. Bien loin de la notion populaire de « body positivisme », les femmes chinoises aspirent à un idéal unique et uniforme.

Des applications mobiles, telles que Gengmei et SoYoung, ne cessent de gagner en popularité permettant d’indiquer à travers un scan du visage les procédures chirurgicales nécessaires pour correspondre à cet idéal. So Young va jusqu’à donner une note en fonction des normes de beauté. Parmi les procédures les plus populaires on retrouve la chirurgie de la double paupière, la rhinoplastie et l’augmentation des lèvres.

Pourtant, ce boom de la chirurgie esthétique présente de nombreux inconvénients. Il existe de nombreuses cliniques non autorisées. Selon le rapport de Global Times, la Chine comptait plus de 60 000 cliniques illégales en 2019. Tandis que la Commission Nationale de la Santé en Chine prend des mesures pour améliorer la formation du personnel et réglementer l'industrie, se faire opérer reste un risque majeur que de nombreux jeunes sont prêts à prendre.

Des marques locales et étrangères telles que Nei Wei (une marque locale de sous-vêtements) et Olay (une marque étrangère de cosmétique) tentent de changer le discours et ont du mal à trouver un écho auprès de certains jeunes Chinois.

Source : Juliette Pitt, 07/10/2021, Daoinsights