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Certains détaillants répercutent l’augmentation des coûts sur les prix à la consommation. C’est le cas d’Aldi Süd qui, en juillet, révélait une série d’articles de viande fraîche 10 à 30 centimes plus chers qu'en juin. Cette hausse était justifiée par la conversion des produits en forme d'élevage de niveau 2. Lidl adopte une approche similaire.
D’autres détaillants ont également modifié leurs assortiments, mais n'ont pas augmenté les prix. Pour le président de l'association agricole Westphalie, Wilhelm Brüggemeier, ceci pourrait entraîner une grave crise. Il y aurait ainsi un « changement structurel incontrôlé » si les prix du lait n'augmentent pas de manière significative. Les exigences du commerce en ce qui concerne le bien-être animal correspondraient selon lui à une hausse de 8 centimes/kg du prix du lait et non à 1 centime/kg comme cela peut être évoqué. M.Brüggemeier estime qu’à « l'heure actuelle, trop d'argent dans la chaîne de valeur est laissé au commerce, très peu aux transformateurs et trop peu aux agriculteurs ».
Le gouvernement fédéral allemand cherche donc des solutions. La ministre fédérale en charge de l’Agriculture, Julia Klöckner, a ainsi réuni mi-septembre plusieurs représentants de la filière porcine (éleveurs, transformateurs, distributeurs) pour évoquer les perspectives du marché. Celui-ci fait aujourd’hui face à une faiblesse des prix à la consommation, une hausse des coûts d’élevage et des attentes toujours plus grandes des consommateurs en matière de bien-être animal. Jörn Ehlers, vice-président de l’association des éleveurs porcins de Basse-Saxe, explique : « les consommateurs ne sont pas conscients du pouvoir de marché qu'eux-mêmes et le commerce ont. Nous, éleveurs de porcs et producteurs de porcelets, sommes dos au mur. Une fois de plus, le prix du porc a été réduit de cinq centimes pour atteindre 1,37 EUR par kilogramme et dans le même temps, le coût des aliments pour animaux augmente ». Cet été, la ministre Julia Klöckner a également obtenu l’autorisation de l’Union-Européenne de prolonger certaines aides de soutien à l’amélioration des conditions d’élevage.
Sources :
- Communiqué de presse du ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture, 15/09/2021, www.bmel.de
- Alfons Deter, Silke Breustedt-Muschalla, 13/08/2021, Lebensmittelzeitung
- Stefanie Awater-Esper, 10/08/2021, Lebensmittelzeitung
- Dirk Lenders und Christoph Murmann, 09/07/2021, Lebensmittelzeitung