En effet, le succès des marques régionales, auquel s’ajoutent une certaine pression des pouvoirs publics et des demandes du côté des éleveurs allemands, poussent les détaillants à rechercher du lait garanti d’origine allemande, plus particulièrement pour leurs marques distributeurs. D’après la revue spécialisée Lebensmittel Zeitung, plusieurs groupes professionnels auraient ainsi « envoyé des fiches d'information à leurs fournisseurs de l'industrie laitière pour leur demander des informations sur l'origine de la matière première. Selon les fabricants, le questionnaire demande d'où provient le lait étranger, quelle quantité est produite et comment est-il utilisé. D'autres questionnaires demandent des informations sur la façon dont les vaches laitières sont élevées et sur l'alimentation qui leur est donnée ».

Actuellement, plus de 33 Mds de litres de lait sont transformés chaque année en Allemagne, dont 2,3 à 2,7 Mds de litres provenant de l'étranger. Concernant le lait biologique, un tiers provient de l'étranger.

Plusieurs pays voisins contribuent à ce phénomène. Par exemple, la société néerlandaise FrieslandCampina compte des membres allemands depuis le rachat de Milchwerke Köln/Wuppertal. Avec Milchunion Hocheifel, la société danoise Arla a repris ses fournisseurs de lait dans la région de l'Eifel, de part et d'autre de la frontière germano-belge. Voisine, la Hochwald Molkerei s'approvisionne également en Belgique. Müller-Milch transforme de son côté de grandes quantités de lait tchèque à Leppersdorf en Saxe.

Source : Christoph Murmann, Dirk Lenders, 20/08/2021, Lebensmittel Zeitung