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La Commission nationale pour le développement et la réforme (NDRC) et l’Administration nationale de l’énergie (NEA) ont annoncé le 7 septembre 2021 le lancement d’un marché pilote pour l’échange d’énergie renouvelable, en coopération avec les deux principaux gestionnaires du réseau chinois, State Grid et Southern Grid. Les premiers échanges ont eu lieu le même jour sur les plateformes des marchés de l’électricité de Pékin et de Canton.
Si pour l’instant seuls les producteurs d’énergie solaire et éolienne peuvent mettre en vente leur production, le marché devrait également concerner à terme l’énergie hydraulique et les autres énergies renouvelables. Les gros consommateurs d’électricité souhaitant assurer un approvisionnement en énergie renouvelable à leurs unités peuvent participer de manière volontaire à ce marché qui leur permet de négocier des contrats d’approvisionnement à moyen ou long terme directement avec les producteurs. L’entreprise française Schneider Electric a ainsi sécurisé l’achat de 17 GWh d’électricité issue de fermes photovoltaïques dans le Ningxia, qui assureront 88% de la demande électrique de cinq usines à Shanghai.
La NDRC a annoncé que la technologie de blockchain serait mise en place sur le marché afin d’assurer la traçabilité des transactions et garantir l’origine de l’électricité, technologie pour laquelle State Grid a déjà déposé des brevets. Ces accords bilatéraux permettent aux producteurs d’électricité verte de facturer leurs clients aux taux du marché, en moyenne plus élevés que les tarifs gouvernementaux. Ainsi les prix constatés sur le marché le premier jour des échanges étaient de 5 à 10% plus chers que ceux des PPA normalement négociés avec les opérateurs du réseau. Les producteurs d’énergie renouvelables ne pourront pas cependant cumuler cette prime de marché avec les 21 subventions gouvernementales s’ils en sont bénéficiaires, et devront renoncer à ces dernières afin de ne pas désavantager les nouveaux projets renouvelables qui eux ne peuvent plus recevoir de subventions. La NDRC n’a pas encore fourni de détails sur l’articulation prévue de ce nouveau mécanisme avec celui des certificats verts (lancé en 2017) et celui des certificats de réduction d’émission (CCER, suspendu en 2017 mais que la Chine prévoit de relancer dans le cadre du marché carbone national), auxquels peuvent également participer les producteurs d’énergies renouvelables.
Source: Brèves hebdomadaire du SER de Pékin, semaine du 6 septembre 2021