Le gaz est une priorité nationale depuis la découverte du méga champs gazier de Zohr en 2016, dont la mise en exploitation dès 2017 a permis à l'Egypte de redevenir autonome en gaz, et même exportatrice. Les exportations égyptiennes de gaz naturel ont en effet connu une forte augmentation au cours du T1 2021, avec une hausse de 315 % des ventes par rapport au T1 2020, pour atteindre 564 M USD, grâce à l'augmentation de la demande mondiale.

L'Égypte produit 6,8 Mds de pieds cubes de gaz naturel par jour, les deux tiers provenant d'entreprises publiques et le tiers restant des partenaires étrangers. L'Égypte possède les sixièmes plus grandes réserves de gaz naturel parmi les pays arabes, soit 2,1 Tn m3, tandis que la consommation intérieure quotidienne s'élève à 6 Mds de pieds cubes.

L'Egyptian Natural Gas Holding Company (EGAS), qui dépend du ministère du pétrole, prévoit d'ajouter 3,2 Mds de pieds cubes de gaz à la production quotidienne d'ici 2022. Plusieurs projets de gaz naturel sont en cours dans plusieurs zones de concession à travers le pays, notamment en mer Rouge, en mer Méditerranée et dans le désert occidental.

La consommation de gaz naturel de l'Égypte a augmenté au cours de l'exercice 2019-20 de près de 30% pour atteindre 60 Mds m3, contre 47 Mds en 2015. Elle s'appuie sur le gaz naturel pour produire plus de 70% de son électricité.

Le surplus de gaz produit pourrait être soit exporté, soit être utilisé par l'industrie pétrochimique, mais l'Égypte a un avantage relatif lorsqu'elle exporte du gaz naturel en raison de sa proximité avec l'Europe (cherchant à diversifier ses sources d'approvisionnement), et de ses installations de liquéfaction à Idfu et Damiette, d'autant plus que les prix du gaz en Égypte restent selon certains groupes trop élevés pour le secteur industriel, situés entre 4.5 et 7 USD par MMBtu, d'autant plus dans un contexte de hausse des prix du gaz au niveau mondial. Or le prix du gaz est crucial pour les industries qui l'utilisent comme combustible et non comme intrant de production, puisque le combustible représente de 3 à 9% de leur coût unitaire. 

Lors de l'épidémie, le gouvernement a également accéléré son programme de conversion des véhicules essences en véhicules hybrides fonctionnant au gaz naturel, en mettant en place plusieurs subventions et incitations, et en renforçant le réseau des stations de ravitaillement en gaz naturel compressé. 

Source : "Ahram Online, Abdel-Razek Mohamed, 13 Octobre 2021"