Après la reprise des exportations de GNL à l’usine Idku en 2017, l’annonce par le Ministre du pétrole Tarek El Molla pour la réouverture de l’usine de liquéfaction de Damiette marque le succès du GNL en Egypte. L'usine de Damiette devrait pouvoir traiter 4,5 millions de tonnes de GNL par an, portant la capacité nationale à 12,5 millions de tonnes par an.  

Les activités de l’usine de Damiette avaient été stoppées en raison d’un différend sur l’approvisionnement en gaz qui opposait le gouvernement égyptien à l’Union Fenos Gas (joint venture entre l’espagnol Naturgy Energy, et l’italien ENI), en charge du complexe de liquéfaction. Ce conflit a été résolu fin 2020, avec la vente des parts de Naturgy à ENI et EGAS. L’UFD sera donc désormais détenue à 50% par ENI, 40% par EGAS, et 10% par EGPC, les deux holdings publiques des secteurs gazier et pétrolier égyptiens. 

Bénéficiant d’une position de hub à la croisée de l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, l’Egypte est redevenue exportatrice nette de gaz, notamment grâce à la découverte en 2015 puis l’exploitation dès 2017 du méga-champs gazier de Zohr, en Méditerranée. Ses infrastructures de liquéfaction et d’exportation lui permettent également d’importer du gaz de ses voisins (en particulier Israël), pour le liquéfier et le réexporter. Ainsi, même si le pays ne représentait qu’environ 1% de l’approvisionnement mondial de GNL en 2019, sa capacité totale de production et de liquéfaction pourrait lui permettre de se ranger parmi les 10 premiers exportateurs mondiaux.  

Après une chute en 2020 due à l’épidémie COVID-19, les prix du GNL se sont redressés en raison d’un hiver rigoureux en Asie et du déploiement des campagnes de vaccinations. C’est dans ce contexte qu’EGAS et EGPC devraient, dans les semaines à venir, proposer de nouveaux blocs d’exploration onshore et offshore en Egypte. 

Sources : "Salma El Wardany, Bloomberg, 27 Janvier 2021 ; LNG Journal Online, 28 Janvier 2021"