Date de publication :

Secteur Mobilité et Logistique
Pays concerné
Allemagne
Thématique Entreprises
« Alors que les grands groupes automobiles allemands enregistrent des Mds de bénéfices, les petits sous-traitants dont le chiffre d'affaires est inférieur à 200 M EUR sont à genoux » selon le Handelsblatt.
Image info sectorielle

Le quotidien des affaires met ainsi en lumière une série de faillites dans le secteur. Il cite l’américain Henniges Automotive qui a ouvert fin octobre une procédure d’insolvabilité pour son site de Basse-Saxe où il produit depuis plus de 70 ans des joints d’étanchéité pour les grands noms de l’automobile. A-Kaiser GmbH, Heinze Gruppe ou encore Bolta Werke sont d’autres exemples.

Les plus petits fournisseurs (entre 50 et 200 M EUR de chiffre d’affaires) sont particulièrement touchés par une conjoncture défavorable (crise sanitaire, hausse du prix des matières premières et de l’électricité, pénuries...) note Rolf Hünermann, associé du cabinet d'avocats Reed Smith LLP.

Il constate depuis peu une « division du marché ». « D'un côté, les constructeurs automobiles réalisent des bénéfices suffisants malgré des chiffres de vente stagnants ou en baisse. Les rendements opérationnels du CA de BMW (12,3 %), Daimler (11,6 %) et Volkswagen (7,5 %) se situent à un niveau record après neuf mois d'activité car les groupes ont augmenté les prix de leurs véhicules et, dans le même temps, orienté en priorité toutes les puces disponibles vers la fabrication de modèles particulièrement rentables. D'un autre côté, il y a les sous-traitants. De grands groupes comme Continental et Hella ont récemment dû revoir à la baisse leurs prévisions de résultats. Et les entreprises plus petites sont de plus en plus confrontées à des difficultés ». A titre indicatif, Continental prévoit une augmentation de ses dépenses logistiques pouvant aller jusqu’à 200 M EUR cette année en raison de la pénurie de puces. La hausse des prix du caoutchouc entraînera quant à elle une augmentation des dépenses d'un demi-Mds EUR dans le secteur des pneus.

Kai Bliesener, représentant des fournisseurs au sein du syndicat IG Metall, parle même d’un « problème structurel » alors que le secteur automobile connaît l’une de ses années les plus dures depuis la réunification. Selon lui, les relations entre constructeurs et fournisseurs « doivent être réajustées et organisées différemment ».

Dans un communiqué de presse, quatre fédérations ont donc appelé les géants de l'automobile à repenser leurs modèles, par exemple en introduisant des clauses d’obligation de commandes afin de garantir une certaine prévisibilité.

Source : Roman Tyborski, 16/11/2021, Handelsblatt