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L'Egypte est confrontée à un stress hydrique important : alors que le désert occupe plus de 80% de son territoire, plus de 80% de son approvisionnement en eau provient du Nil. Les ressources en eau sont soumises à une forte pression: démographique, qui induit des problématiques en termes de consommation d’eau directe, mais aussi indirecte (programme de bonification des terres désertiques pour accroître la surface cultivable du pays ; villes nouvelles dans le désert pour mieux répartir la population en dehors de la vallée du Nil et du Caire) ; climatique ; et géopolitique avec la construction du barrage de la Renaissance éthiopien en amont du fleuve. L’Egypte perd aussi de l’eau par évaporation du lac Nasser, sa plus grande réserve.
Le pays développe donc une nouvelle stratégie et recherche de nouvelles sources d’eau : dessalement, traitement des eaux usées. Mais peu de projets concernaient l’eau de pluie, jusqu’à la mise au point d'un dispositif de collecte des eaux de pluie pour créer de la vapeur d'eau destinée à l'agriculture flottante. La technique de collecte de l'eau de pluie et de réutilisation de l'eau perdue par évaporation est l'une des méthodes non conventionnelles sur lesquelles on peut s'appuyer pour fournir une source d'eau.
La solution peut être utilisée pour récolter l'eau évaporée à la surface des lacs salés ou sur les plages peu profondes à vagues calmes, qui occupent de grandes surfaces en Égypte. L'importance du dispositif est due à la validité de l'eau produite pour l'agriculture, en plus du faible coût de la conception. L'eau produite par le dispositif a une teneur en sel de seulement 5 %.
Le fonctionnement du dispositif est fondé sur le cycle hydrologique, lorsque la vapeur d'eau s'élève des masses d'eau, puis se condense et tombe sous forme de pluie. Grâce à un condenseur relié à l'évaporateur, une différence de température se produit entre les parties supérieure et inférieure, puis la condensation se produit. Après la condensation de l'eau, cette eau est reçue par des conteneurs flottants avec des emplacements destinés à l'agriculture et des emplacements pour la réserve d'eau.
Ce dispositif peut être appliqué à grande échelle et pour de grandes surfaces de culture, tout comme pour des particuliers. Le chercheur cherche à faire de ce dispositif un projet national dans les zones reculées et les lacs menacés par le réchauffement climatique.
Source : “Daily News Egypt, Mohammed El-Said, 17 Mars 2021”