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Quel rôle joue l’industrie alimentaire dans la crise climatique ?
L’enjeu d’une industrie agroalimentaire plus éco-responsable est au cœur des objectifs de la COP26. En effet, le secteur joue un rôle majeur dans la crise climatique puisqu’il est à l’origine de 30% des gaz à effet de serre. Pire encore, 40% de la nourriture que l’on produit est gaspillée aujourd’hui. Ainsi, réduire le gaspillage alimentaire est la manière la plus directe et impactante de faire évoluer les choses à un niveau individuel. En permettant aux utilisateurs d’acheter des produits destinés à être jetés, Too Good to Go propose une solution avantageuse à la fois pour les entreprises et pour les individus.
L’agriculture est également à l’origine de millions de tonnes de CO2 chaque année. Il faut donc agir pour que les fermiers et les agriculteurs deviennent plus engagés et pour que les chaînes d’approvisionnement soient plus collaboratives et durables. Aujourd’hui, il faut que les entreprises soient dans une démarche de collaboration avec les agriculteurs, et c’est tout l’enjeu du NFU.
Quels sont les obstacles dans la transition écologique des entreprises agroalimentaires ?
Les professionnels du secteur sont globalement d’accord sur le fait que les politiques publiques jouent un rôle majeur dans le sens où elles doivent poser le cadre réglementaire qui favorise le passage des entreprises à un modèle plus éco-responsable. Cela passe par un environnement légal et économique qui incite les entreprises à devenir plus durables, soit par des incitations financières, soit par des incitations plus qualitatives comme un système de scoring simple qui mette en valeur les produits éco-responsables. Pour Patrick Holden, un tel système de scoring serait beaucoup plus intelligible pour le grand public, qui se perd souvent parmi tous les labels et les certifications éco-responsables.
Cela nous amène au deuxième obstacle lorsqu’il s’agit de transition écologique : l’éducation des producteurs et des consommateurs face au problème. En effet, d’après Ruth Edge du NFU, les agriculteurs ont une réelle volonté de changer les choses mais ne savent pas forcément comment s’y prendre ni de quelle manière leur contribution va faire évoluer les choses. Les idées reçues sont souvent que passer au vert coûte cher, que réduction de carbone va de pair avec réduction des bénéfices. Il y a aussi beaucoup d’idées reçues à ce sujet, comme le fait de penser que consommer responsable coûte cher et n’est de fait accessible que pour la classe moyenne ou aisée.
Alors, comment éduquer les producteurs et les consommateurs sur la question de « produire et consommer » responsable ?
L’éducation face au problème doit se faire à plusieurs niveaux. Tout d’abord, les agriculteurs doivent savoir ce que les fournisseurs attendent d’eux, d’où le rôle de porte-parole du NFU. Les agriculteurs doivent également connaître et surtout comprendre le système réglementaire, d’où le rôle de simplification et de communication des politiques publiques, qui doivent bannir les mauvaises pratiques et promouvoir les bonnes. Enfin, la clé du problème est sans aucun doute l’éducation des consommateurs. Aujourd’hui, la plupart des consommateurs ne savent pas ce que signifie le fait de consommer de manière plus responsable. Entre le Greenwashing de certaines entreprises, les centaines de labels qui existent, les nouvelles tendances alimentaires, les consommateurs sont souvent perdus. Il y a donc un gros travail de sensibilisation à effectuer. Par exemple, Too Good to Go a lancé une campagne appelée “Look Smell Taste Don’t waste” pour aider les consommateurs à mieux comprendre les étiquettes de dates de péremption.
Source : Business France UK