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A une récolte et des stocks respectivement inférieurs de 12 et 14 % à l’an dernier, s’ajoutent les exportations de céréales autrichiennes vers l’Italie, la Suisse ou la France. Ce d'autant plus que les récoltes ont été plus faibles sur les marchés voisins et que les stocks mondiaux ont diminué en raison de la crise sanitaire. Conclusion, « tandis que les négociants à l'exportation atteignent presque chaque semaine des prix records pour les agriculteurs, les transformateurs autrichiens craignent de se retrouver bientôt sans rien » écrit le quotidien Der Standard.
De nombreux producteurs peinent à combler le déficit par des importations. En effet, « contrairement aux gâteaux ou aux biscuits, le commerce alimentaire insiste sur les céréales autrichiennes pour le pain frais et les pâtisseries. De nombreux boulangers de gros sont certifiés AMA » et ne s’approvisionnent pas en farine étrangère. « Or, c'est précisément ce que l'on ne pourra plus garantir longtemps » estime Stefan Huemer, à la tête de Fischer Brot, fournisseur d’Hofer, discounter. Alors qu’il avait l’habitude, à cette période de l’année, de couvrir ses besoins en farine jusqu’en octobre de l’année suivante, il se dit approvisionné « au mieux jusqu’en mars ».
Par ailleurs, le secteur fait face à une importante montée des prix. En 2021, Fischer a par exemple payé jusqu'à 300 EUR de plus qu'en 2020 pour une tonne de farine, soit au total 9 M EUR ou un sixième de son chiffre d’affaires annuel.
Dans ce contexte, la fédération autrichienne du secteur de la boulangerie en appelle à une intervention étatique. S’il « est bien sûr légitime pour le commerce de vendre le blé le plus cher possible et de retenir des quantités dans l'espoir que les prix continuent à augmenter » la situation actuelle n’est pas compatible avec les exigences autrichiennes en matière d’origine des matières premières, explique Michael Bruckner, président de l'association du secteur de la boulangerie. Et, « si les exportations se poursuivent à un rythme aussi effréné, les boulangers manqueront de céréales autrichiennes ».
Source : Verena Kainrath, 02/12/2021, Der Standard