11 grandes banques allemandes sur 12 coopèrent avec des services de cloud, c'est-à-dire qu'elles accèdent à des capacités de calcul externes et à des espaces de stockage, fournis par des « hyperscalers » tels que Microsoft Azure, Google Cloud et AWS Amazon.

Mario Zillmann du cabinet de conseil Lünendonk & Hossenfelder, cite deux raisons principales pour lesquelles ces banques utilisent le cloud : « les banques veulent mieux évaluer les données, par exemple pour prévenir le blanchiment d'argent dans le cadre de l'identification des clients (KYC) et veulent créer de nouveaux produits et de nouvelles offres via l'intelligence artificielle du cloud ».

Ainsi, « les solutions de cloud computing sont un élément important pour la compétitivité des banques », résume Joachim Wuermeling, membre du conseil d'administration de la Bundesbank.

Ce qui est surprenant, selon le Handelsblatt, c'est qu’Amazon, le leader mondial du marché, est uniquement utilisé par HSBC Trinkaus & Burkhardt en Allemagne, alors que AWS Amazon compte des clients de renom telles que la Société Générale en France et Goldman Sachs aux États-Unis. Le scepticisme des banques allemandes à l'égard d'Amazon s’explique par le fait qu’Amazon se positionne également sur le marché en tant que concurrent, en proposant son propre service de paiement en ligne : Amazon Pay.

Microsoft Azure et le Google Cloud sont quant à eux utilisés par Commerzbank, DZ Bank, ING, Hypo-Vereinsbank, Deutsche Bank, KfW et Deka. Microsoft est très bien positionné sur le marché allemand car c’est un important fournisseur depuis de nombreuses années qui dispose donc d'un excellent réseau. Google tire son épingle du jeu en se positionnant comme un spécialiste de l’analyse de données et de l’intelligence artificielle.

Enfin, le Handelsblatt rappelle que de nombreuses banques allemandes ont tardé à utiliser des services cloud, car elles avaient la crainte que les grands fournisseurs américains ne respectent pas suffisamment les exigences européennes en matière de protection des données. D’ailleurs, d’après la banque publique KfW, qui utilise Microsoft Azure, ce risque « ne peut actuellement être éliminé, mais seulement réduit ».

Source : Elisabeth Atzler, Christof Kerkmann, Andreas Kröner et Yasmin Osman, 04/10/2021, Handelsblatt