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Les autorités indonésiennes prônent ainsi une distribution plus équitable des revenus entre ces agrégateurs mondiaux et les (petites) entreprises de médias traditionnels (TV, presse écrite, etc.). En effet, les entreprises de la Tech ont ce pouvoir algorithmique de déterminer le fil d’actualité recherché par l’utilisateur, sans pour autant compenser financièrement les éditeurs. La Malaisie, le Canada ou encore la France sont également en réflexion sur ce sujet.
Concrètement comment cela se négocierait ? Les agrégateurs devront tout d’abord formuler une offre initiale à l’ensemble des éditeurs pour l’utilisation de leurs contenus. En Indonésie, ces derniers évoluent sous des conglomérats tels que Kompas Gramedia, CT Corp, Emtek, Media Group ou encore MNC Group. Si cette offre est refusée, alors le projet de loi appelle à une négociation éditeur par éditeur sous la supervision d’une nouvelle agence créée pour l’occasion par le Kominfo (Ministère indonésien des Communications et des Technologies de l’Information).
De plus, une plus grande transparence sera prônée entre les entreprises de la Tech et les éditeurs. Que ce soit dans la mise à jour des algorithmes, dans la modération des contenus ou encore dans la facturation de la publicité en ligne. Eléments qui, pour l'instant, restaient occultés par ces agrégateurs.
La prochaine étape consiste donc pour le Kominfo à approfondir ce projet de loi avant de le remettre au Parlement indonésien. Nous ne savons pas encore si cette Règlementation viendrait s’intégrer au projet de loi sur la Protection des Données à Caractère personnel actuellement à l’étude ou sera promulgué via un "Perpres" (décret présidentiel) permettant de ne pas passer par l’approbation parlementaire. En effet, ce dernier a verrouillé son agenda législatif 2020-2024.
Source : Agustinus Beo Da Costa et Stanley Widianto, Reuters, 23/11/2021