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Un engagement fort du gouvernement néerlandais dans sa politique climatique
La nouvelle coalition gouvernementale en place aux Pays-Bas a publié une feuille de route de 50 pages, afin de tracer la politique des prochaines années. Parmi les thématiques abordées, on retrouve un volet consacré au Climat et à l’énergie. Au cœur de celui-ci, on note une place nouvelle accordée au nucléaire, positionné au cœur de la stratégie climatique du Royaume. Quelques 500 M€ seront consacrés au soutien à un nouveau programme de construction d’ici à 2025. A terme, le pays devrait construire 2 nouveaux réacteurs. Plus généralement, le document souligne l’importance de se diriger vers des sources d’énergie non émettrices de gaz à effet de serre et cible en outre le développement des capacités de production d’origine renouvelable.
Un accroissement marqué du nucléaire dans le mix électrique du pays
Aujourd’hui, le parc nucléaire compte un seul réacteur, d’une capacité de 384 MW, mis en service en 1973 situé à Borssele, en Zélande. Il représente 3% des besoins du pays en électricité. Ce dernier, qui dispose d’un permis d’exploitation jusqu‘en 2033, devrait voir celui-ci prolongé. En outre, ce sont donc 2 réacteurs supplémentaires, dont la capacité et la technologie doivent encore être décidées, qui devraient être mis en service dans le pays. D’ici 2030, le soutien public au projet devrait atteindre 5 Mds €, mais le gouvernement ne s’engage pas sur une mise en service des réacteurs à cette date. Selon la technologie retenue, la part du nucléaire dans le mix pourrait donc atteindre environ 30%. C’est d’autant plus important que selon Tennet, le gestionnaire du réseau électrique néerlandais, les Pays-Bas devraient devenir importateurs nets d’électricité d’ici 2025. Le développement du nucléaire devrait donc contribuer au renforcement de l’indépendance énergétique du pays.
Des opportunités à venir pour les entreprises françaises
Pour les technologies françaises, il est positif de voir un nouveau pays d’Europe, et plus encore d’Europe de l’Ouest, relancer un programme nucléaire, après la Finlande, le Royaume-Uni puis la France. Dans un pays ne disposant pas de technologie nationale, EDF, seul constructeur européen devrait pouvoir proposer son savoir-faire et dispose d’arguments concurrentiels forts en comparaison des autres compétiteurs internationaux, notamment sur les sujets liés à la sécurité. Certains des principaux concurrents traditionnels pourraient ainsi être écartés d’office pour des considérations d’ordre géopolitique.
Sources : Louis de Briant, L’Usine nouvelle ; AFP ; Thomas Lehnen, Euractiv ; WNN ; Nuclear Engineering International