Date de publication :

Secteur Equipements et Solutions pour l'Agriculture et l'Agroalimentaire
Pays concerné
Brésil
Thématique Actualités du secteur
Le Brésil a pris lors de la COP 26 de nouveaux engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre

Le Brésil a pris un engagement à réduire de 30% d’ici 2030 ses émissions de méthane. Le cheptel bovin brésilien compte 218,2 M de têtes de bétail pour une production de CH4 estimée en 2021 à 13 Mt soit 364 Mt eq C02. La réduction envisagée constitue donc un grand défi pour l’élevage brésilien. Au rang des pistes disponibles, l’amélioration génétique des troupeaux ne paraît pas être porteuse de perspectives de réduction substantielle des émissions. En revanche, la maîtrise de l’alimentation, via l’utilisation de rations moins riches en fibres ou l’utilisation de certains nouveaux additifs comme le « Bovaer », autorisé au Brésil et récemment par l’EFSA, est susceptible de diminuer de manière significative les émissions. Pour autant, l’utilisation des solutions de type « alimentaires » appelleraient des changements drastiques dans les pratiques d’élevage brésiliennes. En effet, les bovins brésiliens sont très majoritairement élevés à l’herbe et l’usage des « feeds lots » pour l’engraissement terminal concerne aujourd’hui seulement 20% du cheptel. Par ailleurs, cet engraissement terminal ne permettrait pas à lui seul de réduire de manière si importante les émissions de méthane. Il existe cependant au Brésil des labels « viandes carbone neutre » développé par L’EMBRAPA en partenariat avec l’entreprise Marfrig. Dans ces modèles, basés sur l’intégration agriculture-forêt, les émissions de méthane et de carbone sont intégralement compensés via la capture du carbone par la croissance d’arbres destinés ensuite à la production de bois dits immobilisés (meubles, construction). Ces modèles sont particulièrement intéressants mais changent drastiquement les modes d’élevage habituels du Brésil et demandent un fort accompagnement technique. Dans ce contexte, de nombreuses études et initiatives sont mises en avant comme par exemple l'étude «Ações de Descarbonização da Pecuária até 2030 », publiée par le nouvel Observatoire de la Bioéconomie de la Fondation Getulio Vargas (FGV), ou les travaux de la Société de recherche agricole du Minas Gerais (EPAMIG) sur les flux de carbone du sol. 

Source : B de BRICS n°161, Brèves agricoles du Brésil, Franck Fourès et Marine Cronier, service économique régional de l'Ambassade de France à Brasilia