En 2021, le pays-archipel compte pas moins de 121,7 M de gamers sur support mobile et 53 M de joueurs sur PC. Ces chiffres démontrent le potentiel certain du pays et cette appétence pour les jeux mobiles. Parmi les jeux mobiles les plus pratiqués et populaires en Indonésie, on retrouve les Battle Royal (principe du « last man standing », comprendre par-là « le gagnant et le dernier survivant ») Peacekeeper Elite (Chine), Garena Free Fire (Singapour) et COD Mobile (Etats-Unis). Mais également les MOBA (Multiplayer Online Battle Arena) Honor of Kings (Chine), Mobile Legends (Chine) et League of Legends (Etats-Unis).

Si ces MOBA se jouent principalement sur mobile, c’est pour plusieurs raisons : la capacité de jouer quand et où on le souhaite ; la possibilité de jouer sur un support (smartphone) bon marché en comparaison aux prix des consoles et PC ; l’accès à des jeux gratuits sur mobile (free to play) tandis que des jeux sur PC ou console peuvent représenter jusqu’à 17% d’un salaire moyen mensuel en Indonésie (338 USD).

L’autre caractéristique de l’e-Sport réside dans la communauté d’internautes visionnant ces contenus. A l’échelle de l’Asie, on dénombre 618 M de téléspectateurs (2020), dont 27% sont présents par l’Indonésie. Les plateformes de diffusion de streaming les plus populaires sont les Américaines YouTube Gaming, Facebook Gaming et SteamTV. Ces dernières sont suivies par le Singapourien Garena Live et l’américain Twitch. Il faut savoir que 61% des joueurs indonésiens considèrent les jeux comme une plateforme sociale ou ils peuvent interagir, prévalant sur l'aspect compétitif du jeu. Cela se lit également dans la veille sectorielle ou les Indonésiens privilégient les forums comme sources d’information tels que le site local Dunia Games (actualités e-sports) ou encore la communauté EVOS Esports pour s'échanger des informations.

Dans ce paysage dynamique, la France n’est pas en reste car outre le leader Ubisoft et la pépite Voodoo opérant tous deux depuis Singapour, le studio de création et d’édition Gameloft qui a choisi Yogyakarta (île de Java) pour y implanter un studio. L’entreprise a opté pour cette localisation en raison du coût plus avantageux des ressources humaines par rapport à Jakarta et du bon niveau technique des diplômés de l’UGM (Universitas Gadjah Mada), principale université de la ville.

Source : Khamila Mulia, KrASIA, 06/01/2022