Notamment, l’Allemagne n’a pas encore saisi « la possibilité d'acquérir de nouveaux systèmes radio » souligne Tobias Lindner, membre du Bundestag allemand (Bündnis 90/ Die Grünen). Il a souvent été préféré d’acquérir de nouveaux systèmes d'armes tandis que les technologies de l'information « ont été reléguées au second plan » selon le média Behörden Spiegel qui ajoute : « il n’est désormais plus facile de passer rapidement à un système moderne, car cela change la nature et le mode d'opération de l'armée de terre ».

« Les technologies de l'information modernes sont pourtant l'avenir du champ de bataille moderne » estime Frank Pieper, Chief Digital Officer de l'armée de terre. Pour le Behörden Spiegel, « grâce au développement des technologies d'intelligence artificielle et d'autres technologies de l'information, un ennemi pourrait être neutralisé à l'avenir avec une grande précision, peu de dommages collatéraux et un effort raisonnable ».

Parallèlement, l'armée allemande entend faire reconstruire des milliers d'appareils radio datant de 1982 pour environ 600 M EUR. A cet effet, le service d'approvisionnement de la Bundeswehr a signé cet été un contrat-cadre en juillet dernier avec Thales Deutschland. A noter que Thales avait repris des parts de la société Standard Elektrik Lorenz, qui avait développé et produit dans les années 80 les radios standard des forces terrestres (SEM 80/90). Ils sont encore aujourd'hui montés dans la plupart des véhicules de la Bundeswehr. « Comme l'acquisition de nouveaux appareils numériques a toujours été retardée, les militaires veulent d'abord faire reconstruire les anciens, dont le taux de transmission de données est de 16 Kbit/s. Le SEM 80/90 fonctionne dans la gamme de fréquences de 30,000 à 79,975 MHz » écrit le média Golem. Jusqu'à 30 000 de ces appareils rétro, au niveau technique des années quatre-vingt et au prix unitaire d'environ 20 000 EUR, pourraient alors être utilisés d'ici 2035.

Sources : Tim Rotthaus, 24/11/2021, Behörden Spiegel ; Achim Sawall, 24/09/2021, Golem