Vendredi 7 janvier, 9h, à Port-Bouët sur le site de dépistage de la Covid-19 et de tests antigéniques, une grande affluence déjà. Des gens sont venus de presque partout pour connaitre leur statut. Une longue file d’attente s’est vite formée devant les agents chargés du dépistage. Yao Kouassi Anselme, agent à l’Institut national d’hygiène publique, confie qu’en raison de la flambée des cas de grippe actuellement à Abidjan, en cette période d’harmattan, les centres de Covid-19 enregistrent une forte affluence de populations désireuses, de subir leurs tests, pour se soigner de la grippe. Interrogé sur l’objet de sa présence en ces lieux un citoyen a révélé qu’il a non seulement contracté récemment la grippe mais aussi été testé positif à la Covid-19 avant les fêtes de fin d’année. Mais, souhaitant reprendre le travail, il se doit impérativement de savoir, d’abord son statut. Non loin de lui, un étudiant souligne que son établissement a exigé d’avoir le test antigénique négatif avant la reprise des classes. Un peu plus loin, Hermance, une hôtelière qui visiblement fait la fièvre, ne tient plus sur ses jambes. Elle explique avec beaucoup de difficultés son mal et l’objet de sa présence : « J’ai constaté des démangeaisons répétées au niveau de ma gorge, suivie d’une toux assez inhabituelle, et donc je me suis tout de suite dirigée vers ce centre de Covid pour en avoir le cœur net », a-t-elle fait savoir dans la file d’attente.

Comparativement à 2021, les populations vivent à présent les réalités d’un mal pernicieux qui rongent l’humanité. « Notre environnement est rempli de personnes positives à la Covid, du coup, pour connaitre mon statut, je viens faire le test antigénique », affirme Edouard Koffi, un fonctionnaire qui attend patiemment son tour, en vue de connaître son statut.

Une fois à l’hôpital général de Port-Bouët, Docteur Kassouwin Bonaventure, médecin urgentiste, affirme qu’en moyenne 8 patients sur 10 victimes de la grippe ont la Covid-19.  « Ils présentent des symptômes d’une irritation de la gorge, des douleurs dans tout le corps, des céphalées, des éternuements ou le nez qui coule », indique-t-il. Par jour, ce sont autour de 20 à 25 patients qui ont ces symptômes de la grippe, qu’il traite. Selon lui, plus de la moitié de ces cas sont dus à la Covid-19. Une fois diagnostiqué, le médecin leur fait faire un test de dépistage gratuit sur place. Et d’ajouter ceci : « Quand le test est négatif, nous traitons une grippe normale, quand c’est positif, nous nous referons aux spécialistes ». Au centre communautaire de Gonzagueville, le Docteur Cissé Fatoumata, médecin généraliste, a déclaré qu’elle recevait en moyenne, une dizaine de cas de grippe par jour depuis mi-décembre. Cependant, elle constate une légère baisse de cas à son niveau, après les festivités de fin d’année. Idem à l’hôpital général de Koumassi. Une longue file de patients attendent impatiemment leur tour de consultation devant le bureau du médecin-major, Docteur Touré Ibrahim. Le médecin confirme qu’une dizaine de patients par jour sont victimes de la grippe. « Depuis mi-décembre, nous avons commencé à avoir plusieurs cas de grippe. Parmi ces cas, certains patients sont testés positifs à la Covid-19, malgré le fait qu’ils soient vaccinées ». Aussi, confirme-t-il, les symptômes liés aux cas de grippe que sont les écoulements nasaux, à la gorge avec des éternuements, suivis de toux et fièvre. Pour lui, les symptômes sont pareils à ceux de la Covid. Cependant, ce n’est que l’examen du test antigénique qui permet de faire la différence. Le Docteur Touré Ibrahim n’a pas manqué de souligner que le mercredi dernier, il a été confronté à environ 4 ou 5 cas de Covid-19.

Fraternité matin - 9/01/2022