Date de publication :

Secteur Equipements et Solutions pour l'Agriculture et l'Agroalimentaire
Pays concerné
Brésil
Thématique Evénements
LE CHIFFRE À RETENIR : 6,5 Mds EUR pour les pertes agricoles estimées par le MAPA (ministère brésilien de l'agriculture) suite à la vague de chaleur et la sécheresse dans le Sud du pays.
Image info sectorielle

Du fait d’un faible pourcentage de cultures irriguées, près de 90% de l’agriculture brésilienne dépend de la régularité des précipitations. L’instabilité climatique constitue donc un risque économique et social pour la chaîne de production agricole. Si, dans une grande région de production, la température augmente drastiquement lors des premiers stades du développement des semis, ou si les pluies arrivent soit trop tôt (noyant les semis) soit trop tard (freinant leur développement), une baisse importante de la production agricole est systématiquement observée.

Le soja et le maïs, principales céréales exportées par le Brésil, sont les cultures les plus touchées par la sécheresse. Selon une étude de Ludmila Rattis (chercheuse à l’Institut de recherche sur l'environnement amazonien au Brésil) datée du 11 novembre 2021, dans la culture de soja sans irrigation, les aléas climatiques entraînent en moyenne une perte de 26 kg/ha dans un État comme le Mato Grosso (Sud-Ouest du pays). Dans le cas du maïs, sans irrigation, la perte peut atteindre 1 353 kg/ha dans la région de forte production dite du « MaToPiBa » (Nord-Est du pays). Pour des cultures irriguées, utilisant des cultivars plus sensibles à la question hydrique, les pertes liées aux seules précipitations excessives peuvent atteindre jusqu’à 111 kg/ha.

Décembre 2021 et janvier 2022 ont été des mois particulièrement destructeurs pour les cultures brésiliennes pour des raisons climatiques, que ce soit pour des raisons de surplus ou de manque d’eau - selon les États. Le Sud du pays a en effet été frappé par une vague de chaleur et de sécheresse, tandis que des inondations ont touché des grands États producteurs dans la moitié nord du pays.

Les pertes estimées par le MAPA suite à la vague de chaleur et la sécheresse dans le Sud se monteraient à 6,5 Mds EUR pour les États du Rio Grande do Sul, du Paraná, de Santa Catarina et du Mato Grosso do Sul. Dans certaines de leurs régions, les pertes de récolte sont estimées à 80% pour le maïs et de 50% pour le soja.

À l’inverse, dans la partie nord-est du pays, des inondations et fortes pluies ont détruit une partie des cultures. La région de MaToPiBa, qui comprend les États du Maranhão, du Tocantins, du Piauí et de Bahia, est particulièrement touchée.

Pour les experts, ces événements sont en relation étroite avec la déforestation qui, selon plusieurs études, modifierait le régime des précipitations aussi bien au niveau global que local.

 

 

Source : Franck Foures, Attaché agricole adjoint, Service Économique Régional de l’Ambassade de France au Brésil.