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Le cheptel bovin brésilien compte 218,2 M têtes, pour une production de CH4 estimée en 2021 à 13 Mt - soit 364 Mt eq C02. La réduction considérée constitue donc un grand défi pour l’élevage national et de nombreuses pistes sont envisagées pour atteindre cet objectif. Parmi celles-ci, l’amélioration génétique des troupeaux ne paraît pas être porteuse de perspectives de réduction substantielle des émissions. En revanche, la maîtrise de l’alimentation, via l’utilisation de rations moins riches en fibres ou l’utilisation de certains nouveaux additifs comme le « Bovaer », autorisé au Brésil et récemment par l’EFSA, est susceptible de diminuer de manière significative les émissions. Pour autant, l’utilisation des solutions de type « alimentaires » appelleraient à des changements drastiques dans les pratiques d’élevage brésiliennes. En effet, les bovins brésiliens sont majoritairement élevés à l’herbe et l’usage des « feeds lots » pour l’engraissement terminal concerne aujourd’hui seulement 20% du cheptel. Par ailleurs, cet engraissement terminal ne permettrait pas à lui seul de réduire de manière si importante les émissions de méthane.
Il existe cependant au Brésil des labels « viandes carbone neutre » développés par le centre national de recherche en agronomie EMBRAPA en partenariat avec l’entreprise Marfrig. Dans ces modèles, basés sur l’intégration agriculture-forêt, les émissions de méthane et de carbone sont intégralement compensées via la capture du carbone par la croissance d’arbres destinés ensuite à la production de bois dits immobilisés (meubles, construction). Ces modèles sont particulièrement intéressants mais changent drastiquement les modes d’élevage habituels du Brésil et demandent un fort accompagnement technique.
Dans ce contexte, de nombreuses études et initiatives sont mises en avant : par exemple, l'étude « Ações de Descarbonização da Pecuária até 2030 », publiée par le nouvel Observatoire de la Bioéconomie de la Fondation Getulio Vargas (FGV), ou les travaux de la Société de recherche agricole du Minas Gerais (EPAMIG) sur les flux de carbone du sol.
Cependant, l’élevage bovin, s’il est majoritaire, n’est pas le seul émetteur de méthane dans le domaine agricole. La culture du riz irrigué dans certains types d’itinéraires techniques peut aussi atteindre un facteur d’émission élevé d’après une étude de l’EMBRAPA.
Source : Franck Foures, Attaché agricole adjoint, Service Économique Régional de l’Ambassade de France au Brésil.