Au-delà du système traditionnel d'agriculture familiale, le Kwanza Sul regroupe en effet quelques grandes entreprises agricoles.

C'est notamment le cas de deux grandes exploitations du Groupe Lider, géant angolais du secteur agricole. A Quibala, une de ces exploitations, qui existe depuis 2011 et qui occupe une surface totale de 8 000 ha, produit principalement des légumes et des fruits. Une partie de la production de fruits (bananes, mangues, fruits du dragon) est exportée, notamment au Portugal, en Espagne et depuis peu en France. Un élevage de vaches et de bovins est également présent sur l’exploitation avec une usine de fabrication de fromage et de beurre : plus de 1 200 fromages sont ainsi produits chaque jour et envoyés dans tout le pays. Par ailleurs, un nouveau projet du Groupe Lider à Porto Amboim consiste en produire du raisin de table - et ultérieurement du vin. L’emplacement correspond en effet aux conditions propices à la production de ce type de culture. Le projet a été mis en route il y a un an et déjà plus de 400 ha sont cultivés. L’exploitation Pomobel a par ailleurs été créée dans le but d’approvisionner les supermarchés du groupe : des légumes et des fruits sont produits sur les 350 ha de l’exploitation. De nouveaux investissements sont en cours pour y développer l’élevage et ainsi pouvoir produire de la viande à destination des supermarchés du groupe (9 magasins dans le pays).

La fazenda Kambondo est aujourd’hui pionnière dans la production de semences. Avec plus de 8 000 ha, ils produisent principalement du maïs, soja et haricot. M. Faceira, le propriétaire, et sa femme ont aussi investi dans des élevages porcins, caprin et bovin. Ils produisent eux-mêmes la ration animale avec leurs cultures. Au-delà de leurs activités agricoles, ils ont également un projet social avec la construction d’une école pour les communités des alentours.

Aldeia Nova est une entreprise agricole qui a aussi été créée dans un but social. Dès les années 2000, l'objectif de cette entreprise était d’unifier les communautés des deux partis opposés lors de la guerre civile de 1976 à 2002 (MPLA et UNITA) à travers l’agriculture, avec un système novateur : les familles bénéficient de vaches et l’entreprise récupère chaque jour le lait. Il en est de même pour la production d’œufs. Aujourd’hui, Aldeia Nova travaille avec plus de 300 familles et le projet s’étend sur plus de 120 km, avec une production de plus de 700 litres de lait par jour afin de faire fromages, yaourts et beurre. L'entreprise produit aussi du maïs et du soja afin de fournir son usine de nutrition animale.

La région du Kwanza Sul renoue également avec la production de café. Enio Miranda, jeune entrepreneur, a ainsi décidé d’investir dans cette culture. Avec plus de 5 000 ha, il est le plus grand exploitant de café du pays. Son projet a été mis en place en 2016 et il produit déjà des semences et des pieds de café afin de les vendre aux exploitants angolais et aux institutions étatiques. En 4 ans, il a déjà eu 4 000 T de récolte qu’il exporte aux plus grands transformateurs de café.

Enfin, la Fazenda Santo Antonio, disposant de plus de 24 000 ha, fait régulièrement la une des journaux locaux. Depuis 2014, son développement est en effet fulgurant : avec plus de 3 000 ha de culture, l’exploitation a aujourd’hui plus de 42 pivots d’irrigation et plus de 2 000 ha dédiés à la production de maïs. L’élevage y est également une activité importante, avec une production annuelle de plus de 20 000 porcs et 7 000 bovins ; l'exploitation a pour projet l’extension de son activité d'élevage porcin et la construction de plus de 28 pavillons pour l’aviculture - soit un objectif de production de 5 M de poulets par an.

Les grands exploitants se rejoignent tous lorsque l’on demande à savoir qu’elles sont les plus grandes difficultés. L’approvisionnement en fertilisants, semences et produits vétérinaires reste difficile s’il n’y pas de stock suffisant pour anticiper les problèmes. La qualification de la main d’œuvre ainsi que l’accès à l’électricité sont aussi des problématiques récurrentes.

Cette visite permet donc de voir le potentiel agricole de l’Angola qui dispose de plus de 35 M ha de terres arables et dont seulement 8 M ha sont exploités. De nombreuses opportunités en termes d’équipements existent et une des principales difficultés est l’approvisionnement en pièces détachées.

Source : Joana Dos Reis, Bureau Business France de LUANDA