Date de publication :

Secteur Equipements et Solutions pour l'Agriculture et l'Agroalimentaire
Pays concerné
Brésil
Thématique Actualités du secteur
Image info sectorielle

L’une des principales préoccupations du gouvernement brésilien quant au conflit russo-ukrainien tient à la dépendance de l’agriculture brésilienne vis-à-vis des importations d’intrants. Plus de 80% des engrais consommés au Brésil proviennent de l’extérieur et en 2021 la Russie et la Biélorussie représentaient ensemble plus d’un quart de ces importations. Parmi les cultures qui utilisent le plus d'engrais au Brésil, on trouve le soja, le maïs et la canne à sucre (qui représentent 73 % de la consommation nationale d’engrais). La Ministre de l’agriculture brésilienne Tereza Cristina s’est exprimée au début du conflit pour indiquer qu’elle avait obtenu la garantie que les stocks actuels d’intrants étaient suffisants pour tenir jusqu’en octobre 2022. La Ministre, dans la perspective de la non-reprise des livraisons russes d’ici là, a lancé une grande initiative de « diplomatie des engrais ». Après s’être entendue avec le Canada lors d’une mission pour augmenter les importations de 10%, Tereza Cristina a poursuivi son action auprès des pays arabes (conférence avec la CCI Arabo-brésilienne et les ambassadeurs de plusieurs pays du Moyen-Orient). Au rang des solutions à plus long terme, le plan “intrants chimiques”, en gestation depuis plus d’un an, a été lancé début mars. L’objectif affiché est d’augmenter la production locale à hauteur de 50% d’ici 2050. Ce plan, qui ne prévoit pas de financements fédéraux, propose des réductions fiscales à visée incitative, la stimulation de la recherche sur les bio-intrants et la levée de certains goulots d’étranglements réglementaires afin de stimuler la reprise des productions. Des nouvelles solutions de la gamme des bio-intrants, comme les poudres de roche, peuvent remplacer certains engrais chimiques ou certains activateurs de sols à base de microorganismes. 

Source : B de BRICS n°163, Brèves agricoles du Brésil, Franck Fourès et Marine Cronier, service économique régional de l'Ambassade de France à Brasilia