Date de publication :

Secteur Cosmétiques
Pays concerné
Hong-Kong RAS
Thématique Réglementation et politique économique
Image info sectorielle

Parmi les nouvelles tendances dans le secteur du bien-être, l’utilisation de produits à base de CBD devient monnaie courante à Hong Kong, et ne se limite pas seulement à ce secteur ou à celui des cosmétiques (huiles de massage, crèmes hydratante relaxante et autres), mais bien au-delà. En effet, cet extrait de la plante de cannabis est aujourd’hui utilisé, tant dans les compléments alimentaires, que dans certains médicaments et produits alimentaires, pour ces propriétés relaxantes et apaisantes. Fort de son succès ou de peur d’un risque de dépendance chez les consommateurs, l’autorité règlementaire de Hong Kong souhaite inscrire le CBD dans la liste des produits relative à l’ordonnance sur les drogues dangereuses, au grand dam des détaillants, distributeurs et importateurs locaux.

Partant du constat qu’un tiers des produits CBD, testés en laboratoire à Hong Kong, contiennent des traces d’ingrédients actifs illégaux, tel que du tétrahydrocannabinol (THC) ou d’autres résidus du cannabis, le bureau de la sécurité cherche à limiter les risques de dérives et d’abus comme le souligne le commissaire aux stupéfiants (Mr. Kesson Lee) : « Pour prévenir de futurs abus à long terme, nous adopterons une ligne dure contre toutes les drogues dangereuses et le cannabis.».  

Pourtant l’ordonnance sur la sécurité des biens de consommation (Consumer Goods Safety Cap 456) qui est la référence règlementaire pour le commerce des produits de bien-être et de cosmétiques, définit un cadre précis et peu contraignant, tant qu’aucun composant du produit n’est identifié comme ingrédient médicinale. Partant de ce principe, les produits CBD sont logés à la même enseigne, respectant les exigences requises de ne pas excéder un certain pourcentage cannabidiol, et leur utilisation était légale jusqu’alors à Hong Kong. D’ailleurs les détaillants sont disposés à faire tester leurs produits CBD plus régulièrement par les autorités, témoignant de leur bonne foi et de leur volonté de préserver la santé des consommateurs en priorité.  Quant aux consommateurs locaux, sensibles à leurs bienfaits et aux rituels associés, ces derniers sont friands des produits CBD aux prix abordables. A titres d'exemples, une huile de CBD revient entre 17 EUR et 57 EUR ou encore une boisson agrémentée de quelques gouttes de CBD se vend autour de 4,50 EUR au minimum.

Actuellement il est difficile d’éliminer complètement les impuretés de THC des isolats de CBD, du fait d’une décomposition naturelle du CBD liée à un environnement humide et des conditions de stockage inappropriées. Aussi, certains acteurs du marché préconisent une loi alternative avec obligation pour les sociétés (importateurs, détaillants, distributeurs) d’effectuer des tests en laboratoire des produits CBD plus fréquemment, comme l’indique Keith Wont,Directeur exécutif du Community Drug Advisory Council : «J e pense qu’il y a encore matière à discussion. La réglementation actuelle est suffisante pour protéger les résidents du THC ».

Si les amendements proposés étaient adoptés, classifiant les produits CBD en drogues dangereuses, les détaillants, distributeurs et importateurs devront soit liquider tous leurs stocks et renoncer à écouler définitivement ce type de produits, soit déposer une demande de licence auprès du ministère de la santé et à des fins médicales. Le risque encouru pour la possession d’une drogue dangereuse est passible d’une peine d’emprisonnement et une amende de 127 000 USD.

Source : Nadia Lam et Angel Woo, 07 juin 2022, South China Morning Post