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Et c’est ainsi que le gouvernement Italie a lancé la première stratégie nationale pour la cybersécurité, avec des ressources économiques dédiées à la défense du pays sur Internet. Cet évènement était attendu depuis longtemps, alors que de nombreux experts italiens avaient tiré la sonnette d’alarme, et ce avant même le début de la pandémie. Parmi eux, Roberto Baldoni, professeur d’université et désormais directeur de cette nouvelle Agence nationale.
Avec environ une dizaine d’années de retard par rapport aux autres pays européens, l’Italie a un écart important à combler, comme en témoignent les récentes attaques auxquelles elle a dû faire face. « Nous avons d'abord eu la pandémie qui a provoqué un boom des cyberattaques, notamment contre les soins de santé. Maintenant la guerre, avec un risque élevé d'attaques de la Russie contre l'Occident. Le seul aspect positif de ce drame est qu'il a accéléré la prise de conscience collective de l'importance de la cybersécurité », explique Nunzia Ciardi.
La stratégie, 2022-2026, sert à rendre systématique l'action de défense du pays, explique M. Ciardi. « Elle systématise les objectifs de cyberdéfense dans une mesure stratégique de grande envergure qui, pour la première fois, expose une stratégie de sécurisation du pays ». Parmi les points pertinents, on peut citer l'augmentation des ressources économiques allouées au cyber, qui représentent 1,2 % des investissements bruts du pays, et la possibilité d'un allégement fiscal pour les entreprises qui investissent dans la cybersécurité. Il s'agit d'un engagement politique qui devra ensuite être traduit en actions par le gouvernement. Pour le moment, ce qui est certain, ce sont les 623 M EUR déjà alloués dans le cadre du PNRR (Plan National de Relance et de Résilience) et dont dispose l'Agence nationale de cybersécurité en tant que « partie exécutante ».
Différentes mesures organisationnelles sont prévues dans la stratégie ; l'esprit général est qu'elle vise à faire de la cyberdéfense l'affaire de tous, avec une coopération totale entre le public et le privé, entre les institutions et les entreprises.
Et l’Italie ne compte pas s’arrêter là puisqu’outre le développement de l’Agence, qui devrait passer à 800 employés d’ici à 2026, un centre de certification et d'évaluation cybernétique des produits technologiques verra le jour à la fin du mois de juin, en collaboration avec le Ministère du développement économique.