Date de publication :

Secteur Mobilité et Logistique
Pays concerné
Brésil
Thématique Actualités du secteur
Relativement à la surface du Brésil, le réseau ferroviaire qui compte 30 000 km de voies est un mode de transport peu utilisé. Le transport routier est préféré au transport ferroviaire en ce qui concerne les flux de marchandises, pour le marché domestique ou l'exportation.  C'est dans les années 1950, que le mode routier est devenu le principal axe d'investissement dans le transport terrestre, promettant une croissance économique rapide.

Dans les années 1990, pour tenter d'attirer des investissements dans le secteur ferroviaire, le gouvernement brésilien a lancé un processus de privatisation des chemins de fer, organisant des enchères de concessions temporaires à l’issue desquelles l’administration des tronçons concernés revenait au gouvernement fédéral. Etant donné les maigres résultats de cette stratégie, en 2018, un projet de loi Marco Legal das Ferrovias a été présenté pour modifier la structure de l'exploitation des chemins de fer au Brésil, attirer les investissements privés, encourager l'innovation technologique et accroître la compétitivité.

Ce projet propose de remplacer le modèle de concession par un système d'autorisation simplifié. C'est-à-dire qu'au lieu d'acquérir la propriété par le biais d'enchères, l'entrepreneur intéressé doit présenter aux autorités fédérales un projet décrivant sa proposition et ses intentions par rapport au tronçon choisi. Il en va de même pour les entreprises qui veulent construire de nouvelles voies ferrées. En outre, l'entrepreneur peut également stipuler une durée plus longue pour le contrat d'autorisation, la durée maximale étant de 99 ans.

Le président Jair Bolsonaro a signé, en août 2021, une mesure provisoire, faisant avancer le projet, via le programme fédéral Pro Trilhos. Le gouvernement fédéral a reçu plus de 80 projets, 27 ont déjà été autorisées. Selon Tarcísio Freitas, Ministre de l'Infrastructure (jusqu'au 31 mars 2022), cela représentera plus de 20 000 km de nouvelles voies, dans lesquels seront investis environ 45 Mds USD.

L’État de Minas Gerais concentrera à lui seul 7 des 27 projets, plus de 3 000 km de nouveaux rails (contre 2 000 km actuellement) et 11 Mds USD d’investissements, justifiés par son rôle essentiel dans l’économie du pays : 1er État producteur de café et de lait, 3e producteur de viande bovine, 1er producteur de fer et important producteur de bauxite, de zinc et d'or.

La revitalisation du secteur ferroviaire passera aussi notamment par la reprise en 2022 des travaux de construction du chemin de fer Nova Transnordestina, long de 1 753 km, conçu pour relier les ports de Pecém (État de Ceará) et Suape (État de Pernambuco) à la municipalité d'Eliseu Martins, à l'intérieur de l’État du Piauí. Le nouveau cadre légal a permis de transférer la gestion du chantier, interrompu depuis 2016, de la Companhia Siderúrgica Nacional à l'homme d'affaires Daniel Dantas. 

L'expansion du Malha Central, qui fait partie du chemin de fer Nord-Sud, géré par Rumo Logística, recevra 3 terminaux supplémentaires d'ici la fin de l’année : Iturama (dans l’État du Minas Gerais), Rio Verde et Anápolis (État de Goiás).

Le Ministre brésilien de l’Infrastructure de son côté, Marcelo Sampaio (nonmé en 31 mars 2022), a annoncé des investissements de près de 30 Mrds USD dans les années à venir pour restaurer les chemins de fer du pays. « L’objectif, indique-t-il, est d’équilibrer la matrice de transport au Brésil, laquelle est aujourd’hui dominée par des autoroutes, sur lesquelles transitent 65% de la charge transportée, et ainsi de réduire les coûts et de réduire les émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. » 

Taux de change au 26-05-2022 : 1 USD = 5,24 BRL

Sources :

Agência Brasil, 20/05/2022

Massa Pesagem e automação industrial, 01/06/2022