Date de publication :

Secteur Mobilité et Logistique
Pays concerné
États-Unis d'Amérique
Thématique Actualités du secteur
Dans le cadre de la dynamique liée à l’« Unleashing American Energy Event » et la mise en œuvre d’efforts d’ampleur de la part de son administration pour favoriser la « domination énergétique américaine » (« American energy dominance »), l’administration sortante s’est attachée à revoir sa stratégie de recours à l’énergie nucléaire dans le domaine spatial. En effet, l’énergie et la propulsion nucléaires ont toujours constitué un élément crucial des opérations spatiales, notamment – mais pas seulement – en matière d’exploration. La propulsion nucléaire est tout d’abord la plus adaptée aux longues distances dans le système solaire et l’Espace lointain. Plus efficace, elle permet de réduire les temps de trajet significativement ou d’augmenter les capacités d’emport par rapport à la propulsion chimique classique, un paramètre crucial pour les vols habités. En outre, le développement d’activités civiles et commerciales sur la surface lunaire ou sur d’autres corps célestes, tel qu’envisagé par l’administration de Donald Trump, nécessite des sources d’énergie à haut rendement et longue durée de vie, auxquels d’autres sources comme l’énergie solaire ne peuvent répondre.

Le Président sortant Donald Trump a exercé un leadership particulièrement important dans la promotion de l’énergie nucléaire au service du secteur spatial. Il a effectivement promulgué trois textes en la matière, prenant la forme de décrets présidentiels (ou autres textes assimilables) :

  • « Presidential Memorandum on Launch of Spacecraft Containing Space Nuclear Systems» (20 août 2019)
  • « Memorandum on the National Strategy for Space Nuclear Power and Propulsion (Space Policy Directive-6) » (16 décembre 2020)
  • « Executive Order on Promoting Small Modular Reactors for National Defense and Space Exploration » (12 janvier 2021)

Là où le premier décret vise à mettre à jour le processus d’autorisation des lancements d’engins spatiaux – gouvernementaux comme privés – équipés de systèmes d’énergie nucléaire.

Le deuxième décret a pour vocation de tracer les lignes directrices permettant le développement sûr, sécurisé et durable de l’énergie et de la propulsion nucléaires au profit des activités spatiales américaines au sein des institutions fédérales. Par ailleurs, la SPD-6 fixe un certain nombre d’objectifs calendaires qui reflètent pleinement les ambitions et l’agenda de la NASA en matière d’exploration, en particulier :

  • D’ici le milieu de la décennie 2020 : développer les capacités nécessaires à la mise au point d’un combustible qui soit adapté à la production d’énergie à la surface des corps célestes, à la propulsion électrique nucléaire et à la propulsion thermique nucléaire
  • D’ici le milieu/la fin de la décennie 2020 : développer un système de production d’énergie par fission nucléaire sur la surface lunaire capable de soutenir le maintien d’une présence humaine durable sur la Lune et pouvant être utilisé à terme dans le cadre de l’exploration de Mars
  • D’ici la fin de la décennie 2020 : développer les capacités techniques nécessaires à la mise au point d’un système de propulsion nucléaire thermique qui pourrait répondre aux besoins de la NASA (mais aussi du DoD)
  • D’ici la décennie 2030 : développer des générateurs radio-isotopiques avancés (meilleur rendement énergétique et durée de vie opérationnelle plus longue) pour soutenir l’exploration de la Lune, de Mars et du système solaire

Enfin, le dernier décret vise à approfondir la SPD-6 en donnant des objectifs précis à la NASA, à la DoE et à la DoD tout en favorisant les interactions entres elles à l'avenir. 

Source: Service pour la Science et la Technologie