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Le tic-tac des montres suisses est imperturbable. Guerre, confinements, inflation, chute des marchés: rien n’a de prise sur les exportations horlogères. Entre janvier et mai, leur valeur a augmenté de près de 13% par rapport à 2021, qui fut déjà une année record. Mais attention, se confiner au luxe ne sert pas la branche dans son ensemble.
La hausse des exportations concerne surtout le haut de gamme, soit les montres vendues plus de 7500 francs pièce. L’an dernier, elles représentaient déjà plus de 73% de la valeur des exportations de montres suisses. Cet intérêt se concentre surtout sur les modèles phares du «Big Four» horloger, soit les 4 marques indépendantes qui cumulent plus de la moitié des profits du segment : Rolex, Patek Philippe, Audemars Piguet et Richard Mille.
Pourtant, aux yeux d’Olivier Müller, expert horloger, l’horlogerie ne peut pas vivre uniquement du haut de gamme. « Elle a besoin d’une base industrielle forte. Il faut du volume pour amortir les investissements », insiste-t-il.
En effet, à l’autre bout du spectre, pour les montres d’entrée et milieu de gamme, les nouvelles sont moins réjouissantes. En vingt ans, le nombre total de pièces exportées a été divisé par deux, passant de 30 à 15 millions. La concurrence des montres connectées et le succès des marques de mode étrangères auprès de la jeunesse branchée mettent à mal les maisons qui produisent des montres à prix abordables sous le label «Swiss Made».
Source : Swissinfo.ch, La course vers le luxe ne peut pas être le seul avenir pour l'horlogerie suisse, 24/06/2022