Avec le tout nouveau monocouloir A321 XLR, Airbus ouvre un tout nouveau segment de marché dans lequel la concurrence se retrouvera à long terme les mains vides. Alors que l'Américain Boeing semble encore loin de sa force d'antan, Airbus continue de s'envoler.

Le secret : les ingénieurs d'Airbus ont équipé l'A321 XLR d'un réservoir supplémentaire de 13 000 litres dans le ventre de l'avion. Pour pouvoir faire voler cette masse supplémentaire, l'avion a dû être modifié et allégé à de nombreux endroits. Avec des réservoirs supplémentaires en option dans la soute à bagages, le biréacteur conçu en principe pour les courts et moyens courriers peut ainsi rester en l'air jusqu'à onze heures et parcourir jusqu'à 8700 km. Cela suffit pour des vols au-dessus de l'Atlantique ou vers l'Asie, qui sont normalement effectués par des avions gros porteurs à deux couloirs.

L'A321 XLR offre désormais aux compagnies aériennes la possibilité de relier les vols long-courriers non seulement au départ des grandes plateformes, mais aussi au départ et à destination d'aéroports moins fréquentés, de manière plus économique, par des vols directs dans des avions à couloir unique. La demande semble importante, et avant même le premier vol d'essai Airbus avait déjà enregistré plus de 500 commandes. Les premiers appareils devraient être livrés en 2024 et construits pour l'essentiel à Hambourg.

Se pose alors un problème: le manque de personnel. Pour Holger Junge, le président du comité d'entreprise du groupe, le nouveau modèle d'Airbus est symptomatique de la reprise, mais aussi des douleurs de croissance de l'avionneur après les coupes et les suppressions d'emplois du passé. Lors de la crise sanitaire, Airbus avait réduit sa production et supprimé des milliers d'emplois dans le monde, passant de 78 500 à 73 500 pour la seule année 2021. Aujourd'hui, le constructeur recherche à nouveau désespérément du personnel qualifié.

Car selon le planning de l'avionneur la production de la famille A320 passera de 43 exemplaires par mois en 2021 à 54 en 2022. En 2023, il devrait s'agir déjà de 67 avions par mois, puis 75.

A cela s'ajoute la particularité que des avions comme le nouvel A321 XLR auront une vie intérieure plus complexe, avec des systèmes de divertissement à bord pour les passagers. Il y a donc plus de travail par avion, ce qui entraîne encore une augmentation des besoins en personnel.

Source: Die Welt, 16/06/22