Date de publication :

Secteur Equipements et Solutions pour l'Agriculture et l'Agroalimentaire
Pays concerné
Kenya
Thématique Actualités du secteur
Image info sectorielle

Une étude menée dans les comtés de Nakuru, Laikipia et Nyandarua, par 5 instituts de recherche a révélé que le lait consommé au Kenya pourrait être chargé d'un mélange de micro-organismes, constituant une menace pour la santé publique.

Il a révélé que sur 493 échantillons de lait testés 47,9% étaient contaminés par le Pseudomonas spp qui peut provoquer des infections dans le sang, les poumons ou d'autres parties du corps. De plus 42,4% étaient contaminé par la bactérie E.coli. La présence de ces bactéries pointe directement du doigt une mauvaise manipulation et de mauvaises pratiques d'hygiène, car elles indiquent que le lait a été en contact avec des matières fécales.

Il a été établi que les agents pathogènes dans le lait cru provenaient de plusieurs zones contaminées, notamment l'intérieur du pis des vaches, leur environnement, l'équipement de manipulation du lait et le personnel.

Les chercheurs ont établi que le lait des systèmes d'élevage des zones mi-rurales présentait des niveaux de contamination plus élevés au E. coli.

Selon les registres du ministère de l'Agriculture de l'Élevage et de la Pêche, le Kenya produit plus de 5 Mds de litres de lait par an et est le premier producteur de lait de la région. Le secteur laitier contribue à environ 40% du PIB de l'élevage, 14% du PIB agricole et 3,5% du PIB global au Kenya. Les petits exploitants laitiers produisent environ 75% de l'approvisionnement total en lait du Kenya. Les taux de consommation de lait au Kenya sont parmi les plus élevés d'Afrique subsaharienne : entre 50 et 150L / habitant / an.

L'enquête a révélé que le lait de la chaîne de valeur informelle dans les 3 comtés était transporté en vrac par de petits transporteurs sur les bords de la route dans des conditions insalubres l'exposant à la contamination par des polluants et des insectes.

Le lait était transporté à l'aide de motos sous sa forme non réfrigérée dans un environnement chaud, ce qui pouvait favoriser la croissance bactérienne et entraîner une détérioration de la qualité du lait.

Dans les chaînes de valeur formelles comme informelles, les acteurs utilisaient rarement des vêtements de protection lors de la manipulation du lait, comme l'exigent les réglementations de santé publique.

L'étude recommande une action urgente de la part des organismes chargés de l'application de la loi au niveau des comtés et au niveau national, de tous les acteurs de la chaîne de valeur du lait en vue d'améliorer sa qualité.