Date de publication :

Secteur Tech et Services
Pays concerné
Tunisie
Thématique Grands projets
Le 10 août 2022, M. Nasreddine Nsibi, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi en Tunisie, a donné une longue interview à WebManagerCenter. L’occasion de revenir sur le plan d’action du gouvernement et les perspectives à terme du marché du travail.
Image info sectorielle

Le cycle des formations a été revu : plutôt que de privilégier des formations longues, les formations courtes (1 à 2 mois) et adaptées aux besoins du marché du travail sont privilégiées. Elles s’adressent particulièrement aux jeunes diplômés qui ne trouvent pas d’emploi. Ces formations sont en plus prises en charge par le ministère. Parmi les secteurs les plus demandeurs, on trouve : aéronautique, cartes et puces électroniques, agrotech…

« Le ministère de l’Economie a identifié quatre secteurs porteurs : l’industrie des composantes aéronautiques, l’industrie automobile, l’industrie pharmaceutique et les énergies renouvelables. » Ces secteurs porteurs vont nécessiter sur les prochaines années une main d’œuvre qualifiée. Pour cela, le ministère travaille déjà sur un programme de formations adaptée, faisant appel aux nouvelles technologies (3D, réalité augmentée).

Concrètement, le ministère a lancé la plateforme « moubader.tn », qui permet de recenser toutes les formations existantes. Sur ce site figure aussi l’accès au programme pilote « Machrouek » : « 250 jeunes tunisiens provenant de toutes les régions de la République, soit une moyenne de 10 à 12 porteurs de projets y seront sélectionnés. Nous les accompagnerons jusqu’à la réalisation de leurs projets. Nous choisirons ensuite les deux lauréats de chaque gouvernorat, soit 48 projets, 24 déjà établis et 24 en phase d’idées, qui auront une prime de 30 mille dinars. Ce sont un peu les ressources propres que nous leur offrons, nous les aiderons ensuite à obtenir les financements nécessaires pour leurs projets avec la BFPME (Banque de financement des petites et moyennes entreprises), la BTS (Banque tunisienne de solidarité) ou d’autres banques. »

Actuellement, le ministère travaille sur la réhabilitation de centres de formation fermées ou sur la mise à jour de ceux-ci (achat de nouveau matériel, formation des formateurs). Un outil est actuellement en train d’être mis en place afin de suivre au jour le jour le nombre de formations dispensées, si les formés trouvent du travail, etc.

Enfin, le ministre annonce qu’il souhaite ouvrir une école de la deuxième chance dans chaque gouvernorat. « Après celles de Bab El Khadra, de l’Ariana et de Kairouan, une autre sera ouverte très bientôt à Sousse et sera financée par l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 15 millions de dinars. […] Nous voulons donner la possibilité aux jeunes en abandon scolaire d’avoir un cursus de formation professionnelle pour assurer leur avenir et en faire des acteurs créateurs de croissance pour l’avenir. »

« Sources : Interview réalisé par Amel Belhadj Ali, 10 août 2022, WebManagerCenter »

Crédit photo : L’Economiste maghrébin (article du 3 avril 2022)