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La capacité installée d'énergie éolienne et solaire a augmenté de 50 % en Amérique latine en 2021, une tendance qui devrait se poursuivre en 2022.
Le Brésil a été en 2021 le marché le plus attractif pour les investissements dans les énergies renouvelables, en hausse de 27 % par rapport à 2020, en grande partie grâce au secteur solaire à petite échelle ; le pays a concentré l’an dernier 65% de tous les investissements dans les énergies renouvelables en Amérique latine. Il a plus que doublé pour les trois principales technologies d'énergie propre : l'éolien terrestre (+ 3,6 GW), le solaire à grande échelle (+ 1,7 GW) et le solaire à petite échelle (+ 5 GW).
En 2022, le pays devrait continuer à dominer le marché latino-américain des énergies renouvelables, la majeure partie de l'expansion étant générée par le solaire. Les allégements fiscaux actuels pour la production décentralisée prenant fin en 2023, les consommateurs sont encouragés à se précipiter sur le marché.
Le Chili, deuxième marché le plus attractif en 2021, a toutefois connu une baisse des investissements en 2021, malgré des niveaux records, pour l’éolien et le solaire avec respectivement plus de 800 MW et 1,4 GW construits dans l'année. L'énergie solaire est devenue la deuxième plus importante source énergétique du pays (18 % du total), derrière l’énergie hydroélectrique (21 % du total).
En 2022, plus de 80% des MW qui entreront en service proviendront de l'énergie solaire ou éolienne.
La situation est assez différente pour l'Argentine et le Mexique : une combinaison de changements et d'incertitudes réglementaires et de la crise économique a rendu difficile l'expansion de l'éolien et du solaire dans les deux pays, fortement dépendants des combustibles fossiles.
Au Mexique, l'énergie éolienne et solaire est restée essentiellement au même niveau qu'en 2020, les combustibles fossiles représentant 66 % de la matrice énergétique.
L’Argentine, elle, a achevé 1 GW de projets solaires et éoliens en 2021, mais a dans le même temps ajouté 900 MW supplémentaires de capacité installée à partir de gaz naturel, de pétrole et de diesel ; la crise économique et l’absence de financements continus constituent un obstacle au développement de l'énergie propre. Les centrales thermoélectriques restent le principal système de production d'énergie du pays ,où les investissements dans les énergies propres ont chuté fortement depuis 2018.
En Colombie, les énergies renouvelables représentent, en 2022, 7% de la capacité installée du pays. Le pays devrait connaître un boom des énergies renouvelables : plus de 4 GW seront ajoutés au cours des 4 prochaines années ; le gouvernement a récemment présenté un projet de construction de son premier parc éolien offshore, d'une capacité planifiée de 200 MW.
En Colombie, au Chili et en Argentine, notamment, faute d'investissements suffisants dans les infrastructures, des goulots d’étranglement de transport existent dans les réseaux électriques, qui constitueront un frein à l’expansion des énergies renouvelables. Par ailleurs, il convient de souligner que la décarbonation du secteur énergétique vers laquelle tendent de nombreux pays de la zone, s'accompagne de l'expansion du secteur des combustibles fossiles, principalement le gaz naturel, présenté comme un combustible de transition entre le charbon et le pétrole par de nombreux gouvernements.
Selon les données de l'ONU, moins de 6,9% des ressources utilisées dans la reprise économique de la région post-pandémique ont été appliquées à des initiatives vertes.
Source : Diálogo Chino, 24/05/2022